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58. AU MÊME.

(9 février 1766.)

Je vous envoie, mon cher ami, une petite provision de truffes d'Italie qu'on m'a fait tenir par Vienne. Je souhaite qu'elles vous soient agréables, qu'elles vous ragoûtent, et réveillent votre appétit.

J'attends ici tranquillement dans mon trou le retour du printemps; cette saison-ci n'est pas faite pour notre âge. Nous autres vieillards ne ressuscitons qu'au printemps, et végétons en été; mais l'hiver n'est bon que pour cette jeunesse bouillante et impétueuse qui se rafraîchit à des courses de traîneaux et à se peloter de neige.

Adieu, mon cher ami; je fais des vœux pour votre conservation et pour tout ce qui peut répandre des agréments sur votre vie.