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12. AU MÊME.

Potsdam, août 1752.

J'ai trouvé un lecteur, mon cher Darget; ainsi je n'ai besoin ni des Morand, ni des Moncrif, ni des Mouhi. L'abbé de Prades a une poitrine qui m'usera les oreilles avant que je l'use, et c'est tout ce qu'il me faut. Je vous plains d'avoir une bougie dans le v .. et des abcès dans la vessie; il faut opposer de la fermeté à la souffrance, et chasser la mélancolie à force de gaieté. Pensez à mes conseils, et pratiquez-les autant que cela se pourra. Le pauvre Maupertuis ne va pas bien; j'ai lieu de craindre que nous ne le perdions. Je ne sais que d'Alembert qui puisse le remplacer; voyez ce qu'il y aurait à faire. Je ne crois pas qu'il soit d'humeur à se confesser, et il pourrait mener une vie douce et heureuse à Berlin; essayez, sondez le terrain, orientez-vous, et poussez-lui une botte à tout hasard. La Touche est arrivé ici; il nous convient infiniment mieux que le mylord.a Dieu me le pardonne, j'ai une aversion pour la gent anglaise dont je ne saurais me corriger; ce sont les iniquités du monarque qui rejaillissent sur son peuple. Je pars dans quelques jours pour la Silésie, et j'espère de vous voir ici à mon retour. Que la santé est précieuse, et qu'il en coûte à l'art de la pharmacie pour faire pisser un Darget! Vale.

13. DE M. DARGET.

Paris, 18 septembre 1752.



Sire,

Si jamais il a été permis à un malheureux de se plaindre, c'est assurément à moi. Je suis pénétré des bontés de V. M., je les ai mises à l'épreuve. Elle m'a accordé la grâce de venir travailler


a Mylord Tyrconnel, envoyé français.