<143>trousser et baisser selon votre fantaisie, du vrai baume de la Mecque pour restaurer vos forces, et des breloques de ma manufacture de porcelaine pour vous amuser. Quand je vous verrai, l'été, à Potsdam, je vous ferai quelque galanterie plus solide. En attendant, je fais, mon cher ami, des vœux pour votre santé, vous assurant que personne n'y prend plus de part que votre ancien et fidèle ami.

54. DU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Brandebourg, 3 janvier 1766.



Sire,

Votre Majesté ne m'aurait jamais prévenu sur le compliment de la nouvelle année, si ce n'était qu'un effet d'attention et de discrétion ne m'en eût empêché; d'ailleurs je suis persuadé, Sire, que, de tous les compliments que vous recevez à cette occasion, il n'y en a certainement pas qui puissent surpasser la sincérité des sentiments de mon cœur pour votre gloire et bien-être.

Je vous remercie, Sire, des belles et bonnes étrennes que vous avez la grâce de m'envoyer, et félicite V. M. de la satisfaction que lui doit donner la réussite de sa porcelaine, d'autant plus que, étant la dernière en date, elle l'emporte en beauté sur toutes les autres. Je ferai bon usage du fauteuil, et m'y dorloterai de mon mieux. Le premier envoi de baume de la Mecque de V. M. m'ayant donné quelque force, guéri des crampes et de la sciatique, j'ai lieu d'espérer que le second volume achèvera le reste, excepté la respiration et la voix, qui semblent diminuer de plus en plus. Je suis, etc.