60. AU COMTE ALGAROTTI.

Je dirai demain à Darget de vous envoyer mon Essai sur les lois;83-a vous l'avez entendu une fois. Comme il y a encore à attendre avant qu'on l'imprime, vous me ferez plaisir de me dire votre sentiment sur ce que vous jugerez qui exige des corrections. Je vous dois des remarques excellentes que vous m'avez fait faire sur une infinité de mes pièces, et vous augmenterez l'obligation que je vous ai, en me parlant sincèrement sur ce nouveau mémoire.

L'italien de madame Du Boccage est si français, que je n'en ai pas perdu un mot. Elle me fait bien de l'honneur d'augmenter mes titres. On est généralement de l'opinion que les princes allemands n'en sauraient jamais assez avoir. Je me contente de ce<75>lui de Philosophe de Sans-Souci,84-a et de votre ami. Je me flatte que votre rhume, n'étant pas de Cythère, passera bientôt, et que le cygne de Padoue chantera encore de longues années avant que de mourir.

Federic.


83-a Voyez t. IX, p. 11, no II, et p. 9-37.

84-a Voyez t. X, p. v et vI.