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72. AU COMTE ALGAROTTI.

Berlin, 15 décembre 1751.

J'ai bien reçu votre lettre du 13 de ce mois. Je vous sais gré de l'avis que vous m'avez donné de la générosité du cardinal Quirini, et les vœux que vous formez pour qu'elle soit imitée par ses collègues sont une preuve de l'intérêt que vous prenez à l'élévation de votre église. Quant à la lettre du cardinal Quirini que vous m'annoncez, et que je vous renvoie ci-close, je laisse le cardinal le maître de faire là-dessus tout ce qu'il croira lui convenir. Je suis tout à fait sensible aux témoignages de dévouement de M. de Villiers, et vous me ferez plaisir de le lui faire connaître. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.

73. DU COMTE ALGAROTTI.

Berlin, 3 février 1752.



Sire,

Je prends la liberté d'envoyer à Votre Majesté une lettre du marquis Grimaldi, ministre d'Espagne à Stockholm. V. M. y verra la noble ambition d'un homme qui s'est acquis de la réputation parmi les savants, et qui voudrait l'augmenter. C'est M. Buonamici, qui a écrit la campagne de Velletri, De rebus ad Velitras gestis, et trois livres De bello Italico. Il voudrait à présent, Sire, remonter jusqu'à la mort de Charles VI et donner, sous les auspices de V. M., l'histoire générale de la dernière guerre. Les connaisseurs assurent que son histoire ressemble, quant au style, aux Commentaires de César; et V. M. rendrait la ressemblance bien plus parfaite, s'il avait le bonheur d'exécuter son projet. J'attends, Sire, les ordres de V. M. pour faire réponse au marquis de Grimaldi.