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61. A LA MÊME.

Sans-Souci, 7 août 1764.



Madame ma cousine,

Je profite de toutes les occasions qui se présentent pour vous assurer, ma chère duchesse, de mon admiration et de mon estime. Voici M. d'Edelsheim qui va passer par Gotha. Il sera plus heureux que moi, il pourra, ma chère duchesse, vous voir et vous entendre. Il vous parlera de cette princesse d'Angleterre,a votre digne nièce, que nous avons vue ici, et qui désire beaucoup de faire votre connaissance; il vous parlera de fêtes de promesse,b de ... que sais-je? Mais, quoi qu'il vous puisse dire, il ne trouvera pas de couleurs assez vives pour vous peindre ces sentiments que vous avez si profondément imprimés dans mon âme, ces sentiments que l'anéantissement seul de mon être pourra détruire. Il faut les sentir pour les exprimer, et vous connaître pour en être atteint. Que je serais heureux, si je pouvais vous les renouveler moi-même et vous assurer de la haute estime avec laquelle je suis,



Ma chère duchesse,

de Votre Altesse
le fidèle cousin et serviteur,
Federic.

62. A LA MÊME.

Neisse, 30 août 1764.



Madame ma cousine,

Je suis très-fâché d'apprendre, ma chère duchesse, l'incommodité que vous avez eue aux yeux. J'espère que le mal de votre


a La princesse héréditaire de Brunswic. Voyez ci-dessus, p. 271.

b Allusion aux fiançailles du Prince de Prusse et de la princesse Élisabeth de Brunswic, le 18 juillet.