<224>envers elle de la part de votre commission qui regarde la Saxe. Quelque bien que j'aie entendu dire de cette princesse, quelque esprit qu'elle ait, je ne la comparerai pourtant jamais à ma chère duchesse; je demeurerai fidèle à la foi de Gotha, et ne plierai point le genou vis-à-vis des idoles étrangères. Ni les décisions de l'Académie de la Crusca, ni la part qu'elle a au gouvernement de la Saxe, ne pourront me séduire. Qu'elle ait des agréments dans l'esprit, je les lui accorde; qu'elle ait le talent de plaire, je le veux bien; qu'elle soit née pour gouverner un État, je l'en applaudis : mais tout cela ne vaut pas l'excellent caractère ni l'amitié solide d'une certaine duchesse qui m'honore de ses bontés, et dont je conserverai un cœur reconnaissant autant que je serai animé d'un souffle de vie. Je suis discret, je ne la nomme point, je ne veux point commettre sa modestie vis-à-vis l'effusion des sentiments qu'exprimerait une âme sensible et pénétrée d'admiration pour elle. Vous voyez, madame, que vos leçons opèrent, et que j'apprends à contenir ma plume en vous écrivant. Je n'emploie plus d'allégories, plus de Caton, de peur que madame de Buchwald ne me gronde; mais ce que vous ne supprimerez jamais, malgré tout l'ascendant que vous avez pris sur moi, ce sont les protestations de la plus sincère estime et de l'entier dévouement avec lequel je suis,



Madame ma cousine,

de Votre Altesse
le fidèle cousin et serviteur,
Federic.

48. A LA MÊME.

Berlin, 26 mai 1763.



Madame ma cousine,

Le chevalier d'Edelsheim m'a rendu, ma chère duchesse, la lettre dont vous avez daigné le charger. Un voyage nécessaire que j'ai