<151>main, et quand elle n'aurait, comme elle le dit, que l'honneur, la cape et l'épée, avec une bonne provision de gloire, que la modestie l'a empêchée d'ajouter, elle sera toujours le plus grand roi du monde et l'objet de l'admiration et de l'envie des autres souverains. La longueur de cette lettre m'effraye; je la dois finir en me mettant aux pieds de V. M., dont je serai jusqu'à la fin de mes jours,



Sire,

la plus humble, plus obéissante et soumise sujette,
S. de Camas.

18. A MADAME DE CAMAS.

(Meissen) 27 novembre (1762).

Vous voyez, ma bonne maman, avec quelle activité vous êtes servie. Voici le tabac que vous me demandez. Je souhaite que chaque tabatière vous dure six ans, et que vous viviez jusqu'à ce que vous ayez consumé cette provision.

Nous arrangeons ici nos quartiers d'hiver. J'ai encore une petite tournée à faire, et ensuite j'irai chercher la tranquillité à Leipzig, si elle s'y trouve; mais pour moi ce n'est qu'un mot métaphysique qui n'a point de réalité. Entre nous soit dit, c'est une chienne de vie, ma bonne maman, que celle que nous menons; mais il faut faire bonne mine à mauvais jeu. Adieu, ma toute bonne; ne m'oubliez point. Vous auriez grand tort, car personne ne vous aime et considère plus que je le fais.

Federic.