<240>Enfin, je compte toujours être à Berlin le 12 de ce mois, et vous y assurer verbalement de tout le galimatias de tendresses et protestations que l'on fait à ses amis lorsqu'on ne les a vus de longtemps. Vale.

162. AU MÊME.

Breslau, 5 juillet 1742.

Federicus Jordano, salut. Voici la dernière lettre que je vous écrirai de ce voyage. J'ai rempli ma tâche en entier, j'ai fini toutes mes affaires, et je reviens dans ma patrie avec la consolation de n'avoir aucun reproche à me faire envers elle.

Vous me trouverez plus philosophe que je ne l'ai jamais été, et plus encore praticien que spéculatif. J'ai eu beaucoup à faire depuis que je ne vous ai vu; aussi suis-je si étourdi de tout cet ouvrage, que je rendrai grâce à Dieu d'en être délivré. Il y a de quoi faire tourner la cervelle à un honnête homme. Préparez-vous à bien philosopher avec moi dans les belles allées de Charlottenbourg.

Adieu, cher Jordan : le 12, je vous en dirai davantage.

163. DE M. JORDAN.

Berlin, 8 septembre 1742.



Sire,

D'Argens et moi avons entendu déclamer à Francheville le premier chant et une partie du second sur la Guerre de Silésie. Je puis assurer à V. M. qu'il y a plusieurs endroits dont Voltaire même tirerait vanité. Ce qui nous divertit, c'est l'enthousiasme avec lequel il les récite : cela m'engage à faire ces quatre vers.