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106. A M. DE SUHM.

Wésel, 31 août 1740.



Mon cher Diaphane,

Je suis bien charmé de pouvoir me dire enfin que vous êtes à moi. J'ai désiré ce moment avec grande impatience, et je me flatte que vous n'aurez pas lieu de regretter le pas que vous venez de faire.

Je compte d'être à Berlin vers la fin de septembre. Je suis bien impatient de vous voir, mais trop surchargé d'affaires pour pouvoir les négliger.

Maupertuis, que j'ai trouvé ici, me suit pour rester à Berlin. J'espère que l'assemblage de tant d'habiles gens d'esprit ne contribuera pas peu à rendre le séjour de Berlin agréable.434-a Il me le paraîtra beaucoup quand j'aurai le plaisir de vous embrasser et de vous assurer de mon estime et de mon amitié. Adieu.

Federic.


434-a Voyez ci-dessus, p. 303, 304, 429 et 432. Dans sa lettre à Voltaire, du 27 juin 1740, Frédéric dit : « J'ai posé les fondements de notre nouvelle Académie : j'ai fait l'acquisition de Wolff, de Maupertuis, d'Algarotti; j'attends la réponse de s'Gravesande, de Vaucanson et d'Euler. » Vaucanson n'accepta pas l'invitation du Roi, non plus que s'Gravesande. Gresset, qui avait aussi été appelé, refusa également.