<317>une scène semblable à celle qui se trouve dans le Joueur, où M. Galonier et madame Adam viennent lui rendre visite.a

J'ai un très-bon relieur, qui relie à la française et de façon que les livres sont bien fermés; si vous le voulez, je pourrai le prêter quand on le voudra, à condition qu'on ne le retienne pas.

Le 27 de ce mois, nous célébrerons l'anniversaire du jour de naissance de la Reine; on ne verra que de paisibles bergers former des danses avec leurs bergères. Le farouche Mars et la foudroyante Bellone n'auront aucune part à la fête, et les pipeaux de Céladon seront préférés aux timbales et aux trompettes, dont la musique trop bruyante n'inspire que de la terreur.

Quand vous reverrai-je, mon cher Diaphane? Quand pourrons-nous nous promener sous les hêtres et sous les ormeaux? Voltaire a reçu la Métaphysique, et l'approuve beaucoup. Je fais actuellement traduire la Morale du philosophe;a ainsi, avec le temps, je pourrai lire tout Wolff en français.

Le traducteur de la Métaphysique m'est bien cher, il me tient toujours à cœur, et ni l'éloignement ni la mort même ne pourront altérer en quoi que ce soit la sincère amitié que je lui porte. Soyez-en persuadé, mon cher Diaphane, de même que de la parfaite estime avec laquelle je suis inviolablement,



Mon cher Diaphane,

Votre très-fidèlement affectionné ami,
Frederic.

47. DE M. DE SUHM. (no 4.)

Pétersbourg, 19 mars 1737.



Monseigneur

Je paie actuellement le tribut qu'on doit à tout nouveau climat, par une très-forte fluxion qui me tient sur mon grabat depuis


a Le Joueur de Regnard, acte III, scène VII, où M. Galonier, tailleur, et madame Adam, sellière, viennent demander à Valère, héros de la pièce, le payement de ce qu'il leur doit.

a Par Jordan. Voyez la lettre de Frédéric à Voltaire, du 8 février 1737.