<241>Ce jeune homme eut treize ans accomplis la veille du dernier exercice qu'il a soutenu; il ne prend pas un quart d'heure sur ses récréations.

Pardonnez-moi, monseigneur, toutes mes importunités et toutes mes impolitesses; elles ne diminuent rien du profond respect et du parfait dévouement avec lesquels j'ai l'honneur d'être,



Monseigneur

de Votre Altesse Royale
etc.

11. A ROLLIN.

Remusberg, 15 octobre 1739.



Monseigneur Rollin,

Je suis étonné de la rapidité étonnante avec laquelle vous travaillez à l'Histoire romaine, dans un âge où le cours ordinaire de la nature nous permet à peine de vivre. Vous instruisez donc encore le public, lors même que vous semblez déjà enjamber l'éternité? Vous nous ferez croire tout ce que l'antiquité a feint du chant harmonieux des cygnes avant leur mort; l'Histoire romaine de M. Rollin me semblera un phénomène plus merveilleux que tout ce que la Fable rapporte, et il sera constant que la vivacité de votre composition et l'excellence de vos ouvrages ne se démentiront aucunement malgré le poids des années et le fardeau de l'âge. Il en est ainsi que de ces fleuves qui ne roulent jamais leurs ondes plus fort ni plus rapidement que plus ils s'éloignent de leur source.

J'ai admiré les progrès du jeune Guesclin; j'ignore s'il est parent de ce fameux Bertrand Du Guesclin dont le nom ne périra point, tant que l'on conservera le souvenir de la probité et de la valeur; peut-être que le jeune homme dont vous me parlez fera, avec le temps, autant d'honneur aux lettres que Du Guesclin en fit à l'épée. Il est plus d'un chemin pour arriver à la gloire; la carrière des héros est brillante, à la vérité, mais elle est teinte du