<173>Louis, devant qui tremblait la terre,
Ce roi, dont tout craignait le bras,
Louis était grand dans la guerre,
Mais très-petit aux opéras.a
Vous noyez, courtisans iniques,
Des rois les vertus héroïques,
Vous rendez leurs noms odieux;
Je ne vois plus dans Alexandre
Le triomphateur du Scamandre
Lorsqu'il se dit le fils des dieux.

Réveillez-vous de votre ivresse,
Rois, princes, savants et guerriers;
Arrachez-vous de la mollesse
Qui flétrit vos plus beaux lauriers,
De cet océan du mensonge
Où votre amour-propre vous plonge;
Et, détestant la vanité,
D'un bras vengeur brisez la glace
Qui, déguisant votre grimace,
Vous a trahi la vérité.

O Vérité chaste et sincère!
O fille immortelle des dieux!
Vérité toujours salutaire
Habitez ces terrestres lieux.
Que disparaisse à votre vue
La fausse gloire, cette nue
Dont on obscurcit la raison,
Comme aux rayons de la lumière
S'écarte la vapeur légère
Qui s'étendait sur l'horizon.

Amis tendres, amis fidèles,
Apôtres de la vérité,
Sages qui suivez les modèles
Des amis de l'antiquité,
Amis qui, d'un regard sévère,
En nous reprenant savez plaire,


a Voyez t. III, p. 192, et t. VIII, p. 162 et 313.