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AU MARQUIS D'ARGENS, QUE LA PEUR DES ENNEMIS AVAIT DÉTERMINÉ A QUITTER BERLIN.

Restez, marquis, dans cet asile
Où mes pénates et mes dieux
Protégent le séjour tranquille
Que j'héritai de mes aïeux,
Sans crainte que dans d'autres lieux
Le Russe insolent vous exile.
Envoyez pour vous à Paris
De Monsa affronter la chicane,
Y recueillir tous les débris
De ces biens qu'un père en soutane
Vous ôtab pour plaire à Fleury,
Dont votre jeunesse profane,
Livrée au tendre amour, aux ris,
Jadis ne connut pas le prix.
Puisse toute la pharmacie
Vous fournir de puissants secours


a M. de Mons, capitaine au régiment de Piémont, prisonnier de guerre en Prusse. Le Roi lui rendit la liberté pour qu'il accompagnât le marquis d'Argens en France. Voyez la lettre du marquis d'Argens au Roi, du 29 avril 1758, et la réponse de celui-ci, du 7 mai suivant.

b Le marquis d'Argens publia en 1737 un ouvrage intitulé, La Philosophie du bon sens. Cette publication lui attira les persécutions du clergé français; son père, premier président à Aix, voulant complaire à l'Église, le priva du droit de primogéniture pour en investir son second fils, le président d'Éguilles.