<25>L'un, par un prisme adroit et d'une main savante,
Détache cet azur, cet or et ces rubis
Qu'assemble des rayons la gerbe étincelante
Dont Phébus de son trône éclaire le pourpris;
L'autre du corps humain que son art examine
Décompose avec soin la fragile machine
Et les ressorts cachés à l'œil d'un ignorant;
Et tel d'un bras magique
Vous touche et communique
L'électrique torrent.

Je vois ma déité, la sublime éloquence,
Des beaux jours des Romains nous ramener les temps,
Ressusciter la voix du stupide silence,
Des flammes du génie animer ses enfants;
Ici coulent des vers, là se dicte l'histoire,
Le bon goût reparaît, les filles de Mémoire
Dispensent de ces lieux leurs faveurs aux mortels,
N'écrivent dans leurs fastes,
De leurs mains toujours chastes,
Que des noms immortels.
Tel, au faîte brillant de la voûte azurée,
On nous peint de cent dieux l'assemblage divers;
La nature est soumise à cette âme sacrée
Qui gouverne les cieux, la terre et les enfers :
Dans cette immensité chacun a son partage :
Aux antres de l'Etna Vulcain forge l'orage,
Éole excite en l'air les aquilons mutins,
Tandis que Polymnie
Par sa douce harmonie
Enchante les humains :

Telle brille en ces lieux cette auguste assemblée,
Ces sages confidents, ces ministres des dieux,
Ces célestes flambeaux de la terre aveuglée;
Le préjugé lui-même est éclairé par eux,