<79>D'une autre part, l'armée autrichienne avait pris une position sur le Pitschenberg. M. de Loudon se tenait à Striegau, et l'on avait fait avancer le prince de Löwenstein sur la montagne de Würben, d'où son corps resserrait légèrement la forteresse de Schweidnitz.

Pendant que toutes ces manœuvres se faisaient entre les Autrichiens et les Prussiens, S. A. R. le prince Henri avait passé l'Oder avec toute son armée, et s'était campé à Hünern, pour s'approcher des Russes. Peu après, M. de Soltykoff se retira, par Trachenberg et Herrnstadt, en Pologne. Le prince le suivit jusqu'à Winzig; mais comme de la part des deux armées prussiennes il ne pouvait se faire d'entreprise importante tant qu'elles resteraient séparées, il fut résolu que M. de Goltz observerait les Russes avec un détachement de douze mille hommes, et qu'il s'établirait aux environs de Glogau. Le reste de l'armée du prince Henri repassa l'Oder le 29, et se joignit à celle du Roi, qui campait aux environs de Breslau, entre Arnoldsmühle et Gross-Mochber : il était temps d'accourir au secours de Schweidnitz, dont les ennemis étaient sur le point de commencer le siége.

Le Roi se mit en marche le 30; il découvrit de Wernersdorf le camp du maréchal Daun au Pitschenberg, et celui de M. de Lacy sur la montagne de Zobten; il fit pousser un gros corps de cavalerie autrichienne qui venait à la rencontre de l'avant-garde, et que la cavalerie du Roi rejeta jusque sous le canon du maréchal Daun. Toutefois il n'était pas expédient de défiler avec l'armée entre ces deux corps ennemis. Le Roi tourna par sa gauche à Rogau, et prit une position vis-à-vis la montagne de Zobten, près de Prschiedrowitz; on tendit quelques tentes pour la forme, pendant que M. de Zieten, qui filait par des broussailles, gagna sans bruit la gorge de Mühlendorf, qui verse dans la plaine de Reichenbach et de Schweidnitz. Dès que le soir arriva, l'armée suivit ce chemin sur deux colonnes. L'avant-garde donna à Pfaffendorf sur deux cents dragons de Saint-Ignon, qui, allant à la découverte, choquèrent, sans le savoir, sur les hus-