<7> Ferdinand : il se conduisit comme s'il avait reçu les instructions de ce prince. M. de Broglie avec son détachement passa le Wéser et joignit l'armée. On prépara des débouchés sur le marais qui couvrait l'armée française, et enfin on l'attaqua le 1er d'août. Ce village de Todtenhausen, que le prince avait fait retrancher, était garni de douze bataillons, défendus par deux grosses batteries, et soutenus par vingt escadrons qui campaient à peu de distance derrière l'infanterie. Le gros de l'armée alliée campait à un petit demi-mille de là, comme nous l'avons dit, derrière les bois de Hille. Par une sage précaution, le prince avait préparé ses chemins et ses communications de sorte qu'au premier mouvement des Français, il pouvait marcher à eux sans rencontrer d'empêchement, et, tandis qu'ils attaqueraient le village, les charger à son tour. M. de Contades déboucha dans la plaine à la pointe du jour. M. de Broglie commandait l'avant-garde destinée à l'attaque du village. L'armée française prit une position trop éloignée de son avant-garde pour être à portée de la soutenir : elle appuya son aile droite au Wéser, et prenant la forme d'une potence, sa gauche se repliait, en formant un coude à ce marais qu'elle venait de passer. M. de Broglie, en approchant de Todtenhausen, vit les douze bataillons que M. de Wangenheim y mettait en bataille; il prit ce général et ces troupes pour l'armée entière du prince Ferdinand; il hésita, il demeura un temps indécis; enfin, il fit demander de nouveaux ordres à M. de Contades : l'occasion s'échappa, le temps se perdit, le prince Ferdinand arriva avec l'armée; au lieu d'aller au secours de M. de Wangenheim, il forma ses troupes vis-à-vis de cet angle que faisait l'armée française. M. de Contades lui opposa un corps de cavalerie; mais l'ardeur et la fougue de l'infanterie anglaise l'emporta. Elle attaqua la cavalerie française et la mit en déroute; de là elle se porta tout de suite sur l'infanterie française; le prince Ferdinand n'eut que le temps de la soutenir par d'autres brigades; enfin, les Français prirent la fuite, et les alliés se formèrent sur le terrain