<14>rant l'hiver, MM. de Schlabrendorffa et de Hordtb les observèrent de Stolp, par des détachements qu'ils avaient répandus le long de la frontière de Pologne. Vers le printemps, le comte Dohna quitta le Mecklenbourg et la Poméranie, où il laissa M. de Manteuffel avec un petit corps, pour tenir tète aux Suédois. Le comte marcha avec ses troupes à Stargard, d'où il se rendit à Landsberg; il y fut joint par un renfort que S. A. R. le prince Henri lui envoyait de Saxe aux ordres de MM. d'Itzenplitz et de Hülsen. On avait observé que les Russes traversaient la Pologne par détachements; ce qui fit naître l'idée d'aller à leur rencontre pour les battre en détail, ce qui aurait été très-possible, si l'on était tombé, dans leur marche, sur une de leurs divisions, avant qu'elle pût être jointe par les autres. Pour exécuter ce dessein, il fallait agir avec activité et avec résolution; mais tout le contraire arriva. Les troupes furent mal menées, les généraux manquèrent de vigilance, tout se fit trop tard, on accumula fautes sur fautes, et cette malheureuse expédition devint comme la source des infortunes dont les Prussiens furent accablés cette campagne. Le comte Dohna partit le 23 de juin de Landsberg; il passa la Warthe le 5 de juillet à Obernick. Sa lenteur donna aux Russes le temps de s'assembler à Posen, et les deux armées s'amusèrent à faire des reconnaissances qui ne menèrent à rien. Les Russes firent un mouvement en avant le 14; ils défilèrent proche de l'armée prussienne, mais dans un tel désordre, qu'il n'aurait tenu qu'au comte Dohna d'en profiter, s'il en avait eu la résolution. Ses mesures étaient généralement si mal prises, qu'il perdit une partie de sa boulangerie et de son parc de vivres par sa


a Gustave-Albert de Schlabrendorff, frère aîné du célèbre ministre d'État en Silésie. Le 2 mars 1709, il devint général-major et chef du régiment de cuirassiers no 1.

b Louis comte de Hordt faisait partie des royalistes suédois qui se sauvèrent en juin 1756; voyez t. IV, p. 26. Au mois de mars 1758, il entra au service de Prusse en qualité de colonel et de chef dun régiment franc, et lorsque Frédéric écrivait à Potsdam l'histoire de cette guerre, il vivait à sa cour avec le titre de général-major et d'ami du Roi.