<101> rude et plus opiniâtre que le précédent, elle fut encore repoussée, et M. de Bülow,a qui la conduisait, tomba entre les mains des ennemis. Le prince de Holstein arriva enfin avec sa cavalerie tant attendue. La troisième ligne des Prussiens était déjà engagée; le régiment du prince Henri, attaquant l'ennemi, fut chargé à son tour par la cavalerie autrichienne. MM. de Hundt, de Reitzensteinb et de Prittwitz le soutinrent avec leurs hussards, quelques efforts que les ennemis fissent pour l'enfoncer. Le feu terrible que les Impériaux avaient fait avec leurs canons, avait consumé leurs munitions trop vite. Ils avaient laissé leur réserve d'artillerie de l'autre côté de l'Elbe, et le resserrement de leurs lignes ne leur permettait pas de faire passer entre deux les chariots des munitions et de les distribuer aux batteries. Le Roi profita du moment que leur feu commençait à se ralentir, pour faire attaquer leur infanterie par les dragons de Baireuth. M. de Bülowc les mena avec tant de valeur et d'impétuosité, qu'en moins de trois minutes ils prirent prisonniers les régiments de l'Empereur, de Neipperg, de Gaisrugg et de Baireuth impérial; en même temps, les cuirassiers de Spaend et de Frédéricd donnèrent sur la partie de l'infanterie ennemie qui était plus à la droite des Prussiens, la mirent en déroute, et ramenèrent beaucoup de prisonniers. Pour le prince de Holstein, on l'avait placé pour couvrir le flanc gauche de l'infanterie. Son aile droite y touchait, et sa gauche tirait vers l'Elbe. L'en-


a Jean-Albert de Bülow, lieutenant-général d'infanterie. Voyez t. IV, p. 246.

b Le major Charles-Erdmann de Reitzenstein, né en 1722, passa, le 10 décembre 1760, du régiment des hussards de Zieten dans le régiment des dragons de Finckenstein. Il y fut promu en 1761 au grade de lieutenant-colonel et commandeur. En 1764, il devint colonel, et en 1769, général-major et chef du régiment de dragons no 12.

c Le colonel Christophe-Charles de Bülow, second commandeur du régiment de Baireuth dragons, fut nommé, aussitôt après la bataille de Torgau, par brevet du 10 novembre, général-major et premier commandeur, avec toutes les prérogatives et les revenus de chef de ce régiment. Il était frère cadet du général Jean-Albert de Bülow. Le 23 mai 1787, il fut nommé général de la cavalerie, et mourut à Königsberg le 28 juin 1788.

d No 12 et no 5. Voyez ci-dessus, p. 73. Jean-Henri-Frédéric baron de Spaen devint général-major le 4 septembre 1758.