<84> conforme à celle qu'on garde ici, où l'on se contente également de donner à entendre qu'on n'a d'autre dessein que de se tenir en repos, et se préparer en attendant à tout événement qui pourrait arriver dans les présentes conjonctures, etc.

XXVIII. LETTRE DU COMTE DE FLEMMING AU COMTE DE BRÜHL.

Vienne, ce 28 juillet 1756.



Monseigneur,

Monsieur de Klinggräff reçut samedi passé un exprès de sa cour, en conséquence duquel il envoya le lendemain un billet à M. le comte de Kaunitz, pour le prier avec beaucoup d'empressement de lui marquer une heure où il pouvait lui parler. Ce billet fut remis à ce chancelier d'État justement lorsqu'il se trouvait en conférence avec les maréchaux comtes de Neipperg et de Browne et avec le général prince Piccolomini. Et comme il était intentionné de se rendre d'abord après la conférence auprès de l'Impératrice-Reine, pour lui en faire son rapport, il fit répondre à M. de Klinggräff qu'il était à la vérité obligé d'aller à Schönbrunn, mais qu'il lui ferait cependant plaisir s'il voulait se hâter de venir dans l'instant même; ce que le ministre prussien n'a pas manqué de faire. M. le comte de Kaunitz m'a dit confidemment, dans un entretien que j'eus hier matin avec lui, que M. de Klinggräff, d'abord en entrant chez lui, avait donné à connaître, avec un certain embarras mêlé d'inquiétude, qu'il venait de recevoir un exprès de sa cour, qui lui avait apporté des ordres