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I. SUPPLÉMENT AUX OEUVRES HISTORIQUES DE FRÉDÉRIC.[Titelblatt]

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I. RAISONS DE MA CONDUITE MILITAIRE. (JUILLET 1757.)

Beaucoup de personnes, peu instruites de la véritable situation des affaires, ont glosé sur la conduite que j'ai tenue avec mes armées après la bataille de Prague.3_293-a Je vais exposer avec simplicité et vérité les motifs de mes actions; c'est aux connaisseurs à juger qui de mes critiques ou de moi a raison.

L'on dit que le siége de Prague était une entreprise téméraire, et que, au lieu de bloquer cette armée défaite, il fallait lui laisser la liberté de s'échapper, pour la poursuivre ensuite. Je réponds que la bloquade3_293-b d'une armée battue, mais cependant nombreuse, était une entreprise très-difficile, mais qui aurait réussi, si, comme on en était informé du commencement, l'ennemi n'avait pas eu de si gros magasins de vivres, ou si Léopold Daun n'avait pas pu rassembler des<294> forces si nombreuses. Voici le cas de la question. Nous avions battu l'ennemi en bataille rangée; son aile droite était coupée et séparée de sa gauche; j'étais marché avec tout ce que j'avais pu assembler de cavalerie et d'infanterie pour couper les fuyards de la Sasawa, ce qui réussit si bien, que je les poussai jusque sous le Wyssehrad, et les forçai de se jeter pêle-mêle dans la ville. J'avais détaché après les fuyards qui avaient passé la Sasawa auprès de Beneschau. Si je laissais ressortir ceux de Prague, je remettais en question ce qui avait été une fois décidé, et je laissais échapper une occasion unique de faire quarante mille hommes prisonniers de guerre; nous les avions si étroitement serrés, des deux côtés de la ville, par nos postes et nos redoutes, qu'ils n'osaient plus penser à tenter une sortie. L'on espérait, par le moyen du feu et des bombes, de détruire quelques-uns de leurs magasins et de les prendre par famine. C'était l'unique moyen raisonnable pour les obliger à la reddition. Vouloir les assiéger, c'aurait été entreprendre l'impossible, vu la nombreuse garnison; prendre la ville par assaut, c'aurait été se jouer de la vie des hommes et hasarder plus que la prudence ne le permet à aucun généraL. cette bloquade, jointe au bombardement, avait si bien approché les choses du but que l'on désirait, que cette armée bloquée n'aurait pu tenir que jusqu'au 28 de juin tout au plus, après quoi elle aurait été obligée de mettre les armes bas.

Si nous n'avions rencontré d'autres obstacles que ceux du siége et de la nombreuse garnison de Prague, nous aurions réussi sans faute; mais voici les difficultés qui nous furent les plus nuisibles, et qui à la fin nous surmontèrent. L'on sait que le maréchal Daun était en pleine marche, avec un corps de quatorze mille hommes, pour joindre M. de Browne auprès de Prague; l'on sait que ce corps se trouvait le jour de l'action auprès de Böhmisch-Brod. Je détachai le prince de Bevern, avec quinze bataillons et soixante-dix escadrons, pour éloigner ce corps, dont le voisinage nous était dangereux. Le<295> prince de Bevern le poussa, à la vérité, mais pas avec toute la vigueur que j'aurais désirée; il prit cependant les magasins de Nimbourg, de Suchdol, de Kolin et de Kuttenberg, et poussa M. de Daun jusqu'à Czaslau. Celui-ci reçut beaucoup de renforts, et, sur cette nouvelle, je résolus de resserrer les postes de Prague et de me détacher avec seize bataillons et trente escadrons pour joindre le prince de Bevern. Pendant ces entrefaites, M. de Daun avait à son tour tourné le prince de Bevern, et l'avait obligé de quitter les hauteurs de Kuttenberg; et comme je me trouvais en pleine marche pour le joindre à Kuttenberg, je le vis arriver à Kaurzim, où j'avais pris un camp de passage.

Les critiques objectent à ceci que si j'avais pu renforcer le prince de Bevern de seize bataillons et d'autant d'escadrons, en le faisant du commencement, je l'aurais mieux mis en état d'exécuter ce que j'exigeais de lui, et que certainement il aurait alors chassé Léopold Daun de la Bohême. Je leur réponds qu'ils ont grande raison, mais qu'il m'était impossible de détacher tant de monde du siége de Prague avant que d'avoir occupé des postes plus resserrés; que nous en avions pris quelques-uns l'épée à la main; que, pour s'établir dans d'autres, il fallait remuer beaucoup de terre; que la bataille de Prague avait coûté seize mille morts et blessés, et que l'ouvrage des batteries, les gardes et le travail de terre consumaient tant de monde, que le soldat n'avait que de deux jours un jour de repos; que la prise de Prague était notre objet principal, et que, du commencement, si nous avions envoyé nos forces contre M. de Daun, nous aurions pu manquer l'un et l'autre.

Encore passe, dit-on, que vous n'ayez pas envoyé tant de troupes après Daun; mais pourquoi ne point suivre la règle des grands capitaines, qui ont évité de combattre avec les armées d'observation, et se sont la plupart contentés d'occuper des postes, d'empêcher les secours que l'ennemi pourrait introduire dans la ville assiégée, et de contenir par des mouvements et des marches savantes les entreprises<296> des généraux qui leur étaient opposés? J'ose leur répondre hardiment, premièrement, que leur règle n'est pas générale; que, au siége de Dunkerque, M. de Turenne combattit aux Dunes Don Juan d'Autriche, le prince de Condé, Estevan de Gamare, les battit et prit la ville; que, lorsque Louis XIV assiégeait Mons, le duc d'Orléans son frère, ou plutôt M. de Luxembourg, qui commandait l'armée d'observation, battit auprès de Mont-Cassel le prince d'Orange, qui voulait secourir la ville; que le prince Eugène battit les Turcs auprès de Belgrad; que le comte de Saxe, assiégeant Tournai, battit le duc de Cumberland à Fontenoi, et qu'un reproche très-fondé que l'on fait à la mémoire du maréchal de La Feuillade et de Marsin est de n'être pas sortis des retranchements de Turin pour marcher sur le prince Eugène, qui s'approchait à grands pas de Turin, et que la France perdit l'Italie, l'année 1704, uniquement parce que les Français restèrent renfermés dans leurs retranchements, et ne s'opposèrent point aux progrès du prince Eugène. Voilà des exemples suffisants pour justifier la conduite d'un général moderne, qui doit suivre les grands modèles, et auquel la mémoire doit tenir lieu d'expérience; mais je ne m'en tiens pas là, et je dois ajouter des raisons particulières qui m'ont déterminé au parti que j'ai pris.

Presque toute l'Europe s'était liguée contre la Prusse; je ne devais point attendre que toutes ces forces unies vinssent fondre sur moi. Le duc de Cumberland avait besoin de secours; les cercles de l'Empire assemblaient des troupes; trente mille Prussiens qui, au mois de juillet, seraient marchés dans l'Empire auraient dissipé tous les fantômes des cercles, et auraient peut-être encore rechassé les Français de la Westphalie. La raison de politique voulait donc qu'on se débarrassât de l'ennemi le plus proche, pour que l'on pût détacher contre les autres. Plus d'une raison de guerre voulait la même chose. Premièrement, l'armée prussienne campée à l'entour de Prague, surtout celle de Michele, avait de la peine à trouver des fourrages, et il fallait lui<297> assurer un terrain de trois milles pour qu'elle trouvât de quoi subsister; en second lieu, il fallait la couvrir du côté d'Aurzinowes et de la Sasawa, par où l'ennemi aurait pu envoyer de gros détachements, pour empêcher que les Autrichiens, attaquant les troupes de la bloquade à dos, ne facilitassent à ceux de la ville le moyen de percer, de culbuter un quartier, et de s'échapper ainsi. Or, je ne pouvais point trouver de poste pour l'armée d'observation qui remplît tous ces objets; M. de Daun avait plus de quinze mille hommes de troupes légères; dès que le poste de Kuttenberg se trouvait abandonné, l'armée prussienne à Kaurzim ne pouvait couvrir en même temps son magasin de Nimbourg, qui pouvait être pris l'épée à la main, et la Sasawa; Nimbourg se trouvait à deux milles de notre gauche, et la Sasawa à trois milles à notre droite; l'ennemi pouvait passer cette rivière où bon lui semblait; les collines, les bois et les défilés qui sont aux deux rives de son bord nous en rendaient l'approche difficile et meurtrière, à cause du nombre de pandours qui occupaient la plupart des gorges et des forêts de ses environs.

Ces raisons seules auraient suffi pour résoudre le combat; il y en avait encore de plus importantes. Il ne restait à la maison d'Autriche que l'armée de Daun; cette armée bien battue, la garnison de Prague était prisonnière de guerre, et il était à présumer que la cour de Vienne, se trouvant sans ressources, aurait été forcée de faire la paix. J'avais donc beaucoup plus à gagner qu'à perdre en risquant la bataille. L'exemple de grands généraux, des raisons de guerre qui étaient propres à la situation où je me trouvais, des raisons de politique aussi puissantes, surtout l'espérance de parvenir bientôt à la paix générale, tout enfin me portait à préférer aux résolutions timides le parti le plus généreux.

Le proverbe qui dit que la fortune seconde les audacieux3_297-a est<298> vrai pour la plupart du temps. Comme la bataille était résolue, je me proposais d'attaquer l'ennemi, parce que ce parti est toujours le meilleur. On ne savait pas où les Autrichiens étaient campés. J'étais sur le point de marcher vers Swoyschitz, lorsque je vis que l'armée autrichienne se déployait, et commençait à occuper ce poste. Ceci m'obligea de changer ma disposition, puisqu'une chaîne d'étangs et des défilés nous empêchaient de les attaquer dans ce camp. Nous marchâmes vers Planian; notre droite vint à Kaurzim, et notre gauche sur des hauteurs au delà du grand chemin qui de Böhmisch-Brod mène à Kolin. Le lendemain, nous marchâmes pour attaquer l'ennemi. Voici ma disposition et les raisons que j'eus de la faire telle. Les hauteurs que l'ennemi occupait formaient un angle; sa droite était sur des collines, mais elle n'était point appuyée; le centre se brisait, et la gauche formait la perpendiculaire dont la droite était la base, et le centre l'angle; devant la gauche et derrière l'armée se trouvait une chaîne d'étangs; le front du poste aussi bien que les hauteurs étaient bordés d'une grande quantité d'artillerie. Sur cela, je me disposais à faire mon effort principal avec la gauche, de refuser ma droite,3_298-a de prendre l'ennemi en flanc par les hauteurs qui sont vers Kolin, et de le pousser vers tous ces défilés qu'il avait à dos et dans son flanc gauche. Cette manœuvre lui rendait une partie de son armée inutile. Si elle avait été exécutée, son canon ne m'aurait pas fait grand mal, parce qu'il ne pouvait agir que contre une section de mes troupes; et s'il avait été poussé vers ces étangs, son infanterie était en grande partie obligée de mettre les armes bas. Je n'ai d'autre reproche à me faire que de ne m'être pas porté à l'extrémité de notre gauche pour reconnaître ce terrain, qui se trouva plus étendu qu'on ne l'avait décrit. Mon malheur voulut que dans un clin d'œil toute mon infanterie s'engageât contre mes ordres avec l'ennemi, que ma<299> cavalerie n'obéît point aux officiers généraux qui voulurent la mener à notre gauche, et qu'un concours de causes secondes me lût entièrement contraire. Dès que toute mon infanterie se fut engagée mal à propos, la seconde ligne y entra incontinent, et je n'eus pas un bataillon à ma disposition pour soutenir l'attaque de la gauche. Ma gauche avait emporté trois postes, et chargé à sept reprises contre des troupes fraîches qu'on lui avait opposées; quatre bataillons frais gagnaient la bataille; la droite de l'ennemi était totalement battue. Il s'en manqua donc de bien peu que l'affaire ne réussit pas entièrement selon nos souhaits.

La déroute de la droite m'obligea de me retirer vers les neuf heures. L'armée marcha à Nimbourg; elle avait perdu dix mille hommes de la meilleure infanterie, ce qui la rendait trop faible pour soutenir le poste de Planian. Dès qu'il n'y avait plus de corps d'observation entre l'armée de Daun et la bloquade de Prague, il fallait en lever le siége. Je m'y rendis en diligence, et le 20 je marchai tambour battant, avec toutes les troupes qui environnaient le Grand-Côté, à Brandeis, sans que ceux de la ville osassent me suivre. Le maréchal Keith fut canonné en se retirant. Je fis occuper le poste de Bunzlau, et marchai à Lissa, tenant Bunzlau à un mille à ma droite, et Nimbourg à un mille à ma gauche. Le maréchal Keith devait marcher à Michowitz. Les conjonctures des temps m'obligeaient de former deux armées : l'une devait s'opposer aux Autrichiens, faire une guerre défensive pour couvrir la Lusace et la Silésie; l'autre devait couvrir la Saxe et s'opposer en même temps aux Français de la Westphalie, au corps du prince de Soubise, aux troupes des cercles, et aux Suédois, qui menaçaient d'envahir la Poméranie. Je pris pour moi cette tâche, la jugeant la plus difficile, et je donnai à mon frère, étayé de mes meilleurs généraux, le commandement de l'armée destinée à couvrir la Lusace.3_299-a Mon frère a de l'esprit, des connaissances, le meilleur<300> cœur de l'univers, mais point de résolution, beaucoup de timidité, et de l'éloignement pour les partis vigoureux.3_300-a Je me mis en marche pour joindre le maréchal Keith, que je crus à Welwarn, et que je trouvai acculé à Leitmeritz. Je pris dans ce camp des mesures pour m'emparer d'avance de toutes les gorges et de tous les passages qui mènent en Saxe. Nadasdy vint se camper avec dix mille hommes à Gastorf. J'avais d'ailleurs trois à quatre mille hommes de troupes légères sur les flancs dans les montagnes, avec cela trois mille blessés et un grand magasin à Leitmeritz. Cette ville, commandée par les montagnes des environs, ne pouvait être défendue que par un corps qui occupât ces avenues. J'y postai treize bataillons et vingt escadrons sous les ordres de mon frère Henri, qui s'en acquitta à merveille. L'armée de mon frère fit une marche vers Leipa pour s'approcher de Zittau, où était son magasin, et d'un secours de six mille hommes que le général Brandeis lui amena de Silésie. Toutes nos affaires allèrent passablement jusqu'au 14 de juillet, que Daun prit le camp de Niemes, sur le flanc gauche de mon frère. Il y avait un poste à Gabel, qui faisait la communication de Zittau à notre armée. Mon frère souffrit que l'ennemi se campât sur son flanc, sans changer sa position. Il sut que Gabel était attaqué, et, au lieu d'y marcher avec toute l'armée, il laissa prendre ce poste, ce qui lui coupait le meilleur chemin pour sa retraite vers la Lusace. Il ne marcha que le 17, pour gagner Zittau, par des défilés et des chemins très-difficiles. Il laissa aux ennemis le temps d'occuper tous ces passages avec leurs troupes légères; aussi perdit-il, en se retirant, presque tout son équipage. Il arriva auprès de Zittau après Daun, de sorte que les autres occupaient les hauteurs, dont il ne put plus s'emparer. L'ennemi bombarda la ville, y mit le feu, la réduisit en cendres; tout ce que l'on put faire se réduisit à en retirer la garnison tant bien que mal. Mon frère se retira ensuite<301> à Löbau sans perte, et de Löbau il marcha à Bautzen. Toutes ces fausses manœuvres m'obligèrent de changer de mesures; j'évacuai la Bohême sans perdre ni bagage, ni magasin, ni blessés. Je fis toute la diligence possible pour gagner Pirna, où je passai la rivière avec seize bataillons et vingt-huit escadrons, et je joignis l'armée de mon frère le 29 de juillet. Le maréchal Keith me suivit; le prince Maurice fut posté à Cotta, avec quatorze bataillons et vingt escadrons, pour couvrir l'Elbe, et le maréchal Keith marcha sur Bautzen.

Dans la fâcheuse situation où j'ai trouvé les affaires, il ne me restait de ressource que dans les partis violents. Pour bien juger de cette situation, il faut se rappeler ici le tableau général de l'Europe. Soixante mille Russes marchent contre la Prusse; un corps s'est emparé de Memel, la grande armée s'est retranchée à dix milles de la frontière, du côté de Kauen;3_301-a nombre de galères menacent les bords de la mer d'une descente. Lehwaldt se voit réduit à couvrir la capitale, et à attendre que quelqu'un de ces corps s'approche de lui, pour le battre. J'ai des nouvelles que le duc de Cumberland est battu, et que quarante mille Français de Westphalie marchent vers le pays de Halberstadt. Tout ce que j'ai pu faire, c'est de jeter les six bataillons de la garnison de Wésel à Magdebourg, de sorte qu'il s'y trouve dix bataillons. Le prince de Soubise marche du côté de Weimar pour tomber sur la Saxe; les Suédois ont déjà près de dix mille hommes à Stralsund. J'ai envoyé deux régiments d'infanterie à Stettin; il y a deux bataillons qui s'y trouvent actuellement; je lève, outre cela, dix bataillons de milice;3_301-b ce qui, joint ensemble, fait seize bataillons. Un corps de huit à dix mille Hongrois est entré en Silésie du côté de Landeshut, et un autre corps aussi nombreux doit pénétrer du côté de Teschen.

<302>Si mon armée se trouvait aussi nombreuse quelle l'était au commencement du printemps, je pourrais avec peine faire face à la plupart de mes ennemis. A présent, je ne puis former qu'une armée et m'opposer avec elle à l'ennemi le plus dangereux.3_302-a Si je balance à chasser les Autrichiens de la Lusace, ils enverront de gros détachements dans l'Électorat, et y mettront tout à feu et à sang; si j'attaque les Autrichiens, et que je perde la bataille, j'accélère ma perte d'un mois; mais si j'ai encore assez de fortune pour les battre, je puis nettoyer la Lusace, y laisser un corps sur la défensive, détacher vers la Silésie, marcher vers le pays de Halberstadt pour m'opposer aux Français, et gagner du temps.3_302-b C'est donc, dans cette fâcheuse situation,3_302-c le parti le plus sûr, le plus généreux et le plus honorable.

Je me suis cru obligé de rendre compte à l'État et à la postérité de ma situation et des raisons qui m'ont fait prendre un parti plutôt qu'un autre, afin que l'on ne pût flétrir ma mémoire par des accusations injustes. Je ne doute pas qu'il n'y ait eu dans le monde de beaucoup plus habiles gens que moi; je suis très-convaincu que je suis très-éloigné de la perfection. Mais s'il s'agit d'amour de la patrie et de zèle pour sa conservation et sa gloire, je le dispute à toute la terre, et je conserverai ces sentiments jusqu'au dernier soupir de ma vie.

Federic.

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II. APOLOGIE DE MA CONDUITE POLITIQUE. (JUILLET 1757.)

L'on dit ordinairement que les rois ne sont responsables de leur conduite qu'envers Dieu. Cela ne doit s'entendre que dans le sens illimité de leur pouvoir. Aucun prince ne peut les rendre responsables de leurs actions; les états du pays n'ont pas l'autorité de les interroger sur les motifs de leurs résolutions. Il n'en est pas moins vrai qu'un bon prince, sans déroger à sa dignité, peut et doit instruire le peuple, dont il n'est que le chef ou le premier ministre,3_303-a des raisons qui l'ont obligé de prendre un parti plutôt qu'un autre. Pour moi qui, grâce au ciel, n'ai ni l'orgueil qu'inspire le commandement, ni l'insupportable morgue de la royauté, je ne me fais aucun scrupule de rendre compte de ma conduite au peuple dont le hasard de la naissance m'a fait souverain. Mes intentions ont été pures, mes vues n'ont tendu qu'à assurer le repos et la tranquillité de l'État; j'ai<304> la conscience si nette, que je ne crains point de penser tout haut et de montrer à découvert les ressorts les plus cachés de mon âme.

Tout le monde sait que les troubles qui déchirent l'Europe ont pris leur naissance en Amérique, et que la pêche de la merluche en contention entre les Anglais et les Français, avec quelques terres incultes du Canada, ont donné lieu à la guerre cruelle qui afflige notre continent.3_304-a Cette guerre était si éloignée des possessions des princes de l'Allemagne, que l'on a de la difficulté à comprendre comment cet embrasement a passé d'une partie du monde à une autre qui semble n'y être aucunement liée. A présent, grâce à la politique de notre siècle, il n'y a aucune dissension dans le monde, aussi petite qu'elle soit, qui ne puisse gagner et brouiller en peu de temps toute la chrétienté.

Mais il n'est pas question ici de traiter des propositions générales ou de se répandre en vaines déclamations; il faut en venir au fait et entrer en matière. L'année 1755, la Prusse se trouvait alliée de la France et de la Suède. La reine de Hongrie, qui avait sans cesse en vue le recouvrement de la Silésie, à laquelle elle avait renoncé par deux traités formels, la reine de Hongrie, dis-je, remuait toute l'Europe contre nous. Elle était en alliance avec l'Angleterre et la Russie; à force de guinées anglaises elle avait porté les Moscovites à faire tous les ans des ostentations3_304-b sur les frontières de la Livonie et de la Courlande. Le roi de Pologne, comme électeur de Saxe, s'était si fort attaché à la fortune de la maison d'Autriche, son animosité contre la Prusse était si connue, que l'on ne pouvait s'attendre de sa part qu'à des coups de trahison, c'est-à-dire qu'il ne serait pas des premiers à se déclarer contre nous, mais qu'il profiterait du premier malheur pour nous accabler, à quoi la situation de son pays lui donnait toutes<305> les facilités. Depuis l'année 1748, pendant la paix, jusqu'à la guerre d'à présent, j'ai été si bien au fait de toutes les intrigues de ces cours ennemies, que j'ai eu toute leur correspondance entre mes mains; cela est clair et prouvé par les papiers justificatifs de ma conduite, qui sont imprimés et entre les mains de tout le monde. Dès que la guerre commença en Amérique entre les Français et les Anglais,3_305-a je prévis que de conséquence en conséquence j'y pourrais être engagé, et je résolus de faire tout ce qui dépendrait de moi pour n'y point être mêlé. Dès l'automne de l'année 1755, les Français, craignant qu'ils ne pourraient pas gagner la supériorité sur mer sur les Anglais, méditèrent d'attaquer le roi d'Angleterre dans ses possessions d'Allemagne, espérant de terminer dans le pays de Hanovre les différends qu'ils avaient en Amérique avec les Anglais. Ils jetèrent d'abord les yeux sur moi, supposant qu'il me suffisait d'une occasion pour me battre. Notre traité défensif avait exclu en termes précis tous les démêlés qu'ils pouvaient avoir dans un autre monde de nos garanties. M. Rouillé passa légèrement sur cette difficulté, et dit en termes formels à Knyphausen, mon envoyé, « qu'il y avait un bon trésor à Hanovre, et qu'on me l'abandonnerait. » Je lui fis simplement répondre que c'était une proposition à faire à Mandrin,3_305-b et non pas à un roi de Prusse. Sur cela, le roi d'Angleterre rechercha mon amitié, et me fit faire des propositions par le duc de Brunswic, qui tendaient à assurer le repos de l'Allemagne par un traité de neutralité. Je ne voulus m'engager à rien avant que d'être sûr si la Russie suivrait plutôt les impulsions de la cour de Vienne, ou celles des Anglais. J'en écrivis à Klinggräff, à Vienne, qui m'assura que la cour de Vienne n'avait point d'argent, que les Anglais tenaient les cordons de la bourse, et que les Russes, comme les Suisses, n'étaient que pour ceux qui les payaient. La cour de Londres m'assura en termes<306> formels qu'elle pouvait répondre de la Russie, et que je n'avais rien à appréhender de ce côté-là. D'autres nouvelles particulières confirmaient la disette d'argent où l'on se trouvait à Pétersbourg, de sorte que toutes les probabilités me portaient à croire que la Russie suivrait aveuglément le parti des Anglais, du moins qu'elle ne se déclarerait point contre les alliés du roi de la Grande-Bretagne. Mon alliance avec la France finissait au mois de mai de l'année 1756.3_306-a Il fallait prendre un parti. Les Français me pressaient d'agir. Si j'avais déféré à leurs désirs, je me serais vu engagé dans une guerre contre la maison d'Autriche, la Russie, l'Angleterre, et la plupart des princes d'Allemagne; si je faisais une alliance avec le roi d'Angleterre, je ne paraissais avoir à craindre que la reine de Hongrie. Le parti du traité de neutralité me parut donc le plus sûr, et je le choisis préférablement à d'autres, parce que je le crus seul capable de maintenir la paix en Allemagne. L'hiver de l'année 55, le duc de Nivernois vint à Berlin avec des propositions d'un nouveau traité, et pour me faire condescendre à la diversion du pays de Hanovre, il me proposa la possession de l'île de Tabago. Je lui répondis franchement que je ne voulais point aller sur les brisées du comte de Saxe, auquel cette île avait été une fois donnée, et que je ne ferais point la guerre en marchand. Je lui montrai ensuite le traité que j'avais fait avec le roi d'Angleterre, et je lui dis que je n'avais eu d'autre raison de le faire qu'un sincère désir de conserver l'Allemagne tranquille. Les Français furent extrêmement piqués de ce traité, quoiqu'ils n'eussent aucune raison de l'être; ils s'étaient mis dans l'esprit que je serais le Don Quichotte de toutes leurs querelles, et qu'ils me feraient faire la guerre ou la paix comme ils le jugeraient à propos. Pour moi, j'ai cru, et je le crois encore, qu'un prince souverain a le droit de contracter des alliances avec qui il lui plaît, et que ce n'est qu'aux puissances tributaires ou mercenaires à suivre les ordres de leurs maîtres<307> ou de ceux qui les payent. Mon intention était de maintenir la tranquillité de l'Allemagne, et j'avais espérance d'y réussir jusqu'au printemps de l'année 1756, que j'appris qu'un gros corps de Russes s'assemblait en Courlande. Cela me parut d'autant plus extraordinaire, que j'étais bien sûr, par les liaisons que j'avais avec les Anglais, que cela ne pouvait pas venir d'eux. J'entrai sur cela en quelques explications avec le ministère de Londres, et dès que je m'aperçus que les mouvements n'étaient pas concertés avec le roi d'Angleterre, cette manœuvre me donna de grands soupçons sur la conduite des Russes. J'appris au mois de juin, comme j'étais à Magdebourg, que cette armée se renforçait, et toutes les circonstances, jointes à des correspondances qui sont imprimées, me portèrent à présumer que la Prusse avait à craindre une invasion de ce côté; sur quoi je fis marcher quelques régiments en Poméranie pour être à portée de se joindre aux troupes de Prusse. Ce mouvement, qui ne pouvait donner aucune jalousie à la reine de Hongrie, occasionna quelle fit filer un grand nombre de ses troupes en Bohême. L'on sait comme cette démarche donna lieu à des explications qui occasionnèrent la guerre.

Dès que je fus informé que les troupes autrichiennes remuaient dans toutes les provinces, j'envoyai ordre à Knyphausen de parler à M. Rouillé, pour l'avertir qu'un orage se formait en Allemagne, et que, s'il le voulait conjurer, il en était temps en faisant des remonstrations3_307-a à la cour de Vienne, avec laquelle la France venait de conclure une alliance. M. Rouillé répondit sèchement que la France ne pouvait ni ne voulait se mêler de cette affaire. Après la réponse ambiguë et arrogante que le comte Kaunitz donna à Klinggraff, je me voyais forcé à la guerre. La reine de Hongrie l'avait résolue, et si j'avais attendu plus longtemps, ce n'aurait été que donner le temps à mon ennemi pour s'arranger entièrement. Il fallait prévenir pour n'être point prévenu. Si j'attaquais la reine de Hongrie du côté de<308> la Silésie, je sentais l'impossibilité dans laquelle j'étais de lui faire grand mal, et je donnais au roi de Pologne, électeur de Saxe, mon voisin le plus dangereux, le temps de mettre, moyennant des subsides, une armée de quarante mille hommes sur pied. D'ailleurs, s'il y avait moyen de réussir en Bohème, c'était du côté de la Saxe, où l'Elbe et la connexion avec la Marche fournit le moyen de se soutenir.

Voilà au vrai les raisons qui m'ont porté à choisir le parti que j'ai pris, préférablement à d'autres. Comment pouvais-je deviner que la France enverrait cent cinquante mille hommes dans l'Empire? comment pouvais-je deviner que cet Empire se déclarerait, que la Suède se mêlerait de cette guerre, que la France payerait des subsides à la Russie, que les Anglais ne soutiendraient pas le pays de Hanovre, malgré les garanties qu'ils en ont données, que les Hollandais se laisseraient tranquillement enfermer par les Français et les Autrichiens, que le Danemark laisserait agir les Russes et les Suédois sans en prendre de l'ombrage, en un mot, que les Anglais m'abandonneraient? Les politiques ne peuvent point lire dans l'avenir; ce que le vulgaire nomme hasard, et ce que les philosophes appellent causes secondes, échappe à leur calcul. Nous avons des principes pour diriger notre jugement, et ceux-là consistent dans l'intérêt des princes et dans ce qu'exigent d'eux les alliances dans lesquelles ils se trouvent; encore ce dernier point est-il sujet à question. Or, par les traités, la France n'était obligée d'assister la reine de Hongrie que par un secours de vingt-quatre mille hommes. La France n'avait aucun traité avec le roi de Pologne, aucune liaison ne l'obligeait à le secourir. Louis XIV fit la guerre au duc de Savoie, beau-père du duc de Bourgogne. Jamais les liens du sang n'ont influé dans la politique des rois; comment prévoir que les larmes de la Dauphine, les calomnies de la reine de Pologne et les mensonges de la cour de Vienne induiraient la France dans une guerre diamétralement opposée à ses intérêts poli<309>tiques? Depuis un temps immémorial, la France a été en guerre avec l'Autriche, leurs intérêts sont diamétralement opposés; la politique de la France a été de tout temps d'avoir un allié puissant dans le Nord, dont les diversions lui puissent être utiles. La Suède, qui la servait autrefois, a perdu son pouvoir et son influence dans les affaires du continent. Il ne lui restait donc que la Prusse.3_309-a Qui pouvait imaginer qu'un renversement d'esprit inexplicable et l'intrigue de quelques caillettes lui fît abandonner ses intérêts et le seul système qui lui est convenable? Pourquoi payer des subsides en Russie? pourquoi armer la Suède? pourquoi exciter l'Empire contre la Prusse, si ce n'est pour détruire cette puissance? Cette conduite serait-elle en haine du traité de neutralité conclu à Londres? Cette vengeance me paraîtrait bien outrée. Serait-ce en faveur de quelques cessions que la reine de Hongrie aurait faites à la France en Flandre? Ce leurre me paraîtrait bien grossier, et je ne sais si pour les suites la France ne doit pas prévoir que, malgré toutes ces belles apparences, l'accroissement de la maison d'Autriche, pour lequel elle travaille à présent si chaudement, tournera avec le temps à son plus grand désavantage. La France prend pour prétexte de son entrée dans l'Empire la garantie du traité de Westphalie. L'année 1745, lorsque nous entrâmes en Saxe, ces garants de la paix de Westphalie me félicitèrent sur mes heureux exploits. Comment donc ce qui était bon l'année 1745 devient-il mauvais l'année 57? Pourquoi la Suède fait-elle une levée de boucliers, parce que mille hommes de troupes légères ont traversé quelques villages du pays de Würzbourg?3_309-b Nos ennemis<310> n'ont pas pu même donner de couleur à leurs actions, les prétextes même leur ont manqué. Était-il possible de prévoir que dans une guerre très-sérieuse, et qui intéresse la nation anglaise, le système et la liberté de l'Europe, les cabales et les divisions intestines prévaudraient si fort contre l'intérêt de la nation, que les ministres oublieraient les intérêts de l'Europe pour leurs querelles domestiques? Comment pouvais-je prévoir que, m'ayant promis une escadre pour la Baltique, ils me la refuseraient tout net le moment où j'en aurais le plus de besoin? Si je ne dis rien du fantôme de l'Empire qui travaille pour ses tyrans, c'est que sa faiblesse a plié de tout temps sous la puissance prépondérante dont il a craint les menaces. Mais la Hollande qui rompt les traités qu'elle a eus avec l'Angleterre, et qui se laisse entourer de tous les côtés par les Français; mais les Danois qui voient que la Suède revient contre ses traités, et que, après avoir repris la Poméranie, elle pourra de même répéter toutes les cessions qu'elle a faites; mais ce même Danemark qui voit tranquillement le pouvoir que les Russes usurpent dans la Baltique, et qui ne se prépare aucune ressource pour se conserver le Holstein lorsqu'il plaira au grand-duc de Russie devenu empereur de vouloir le reprendre : voilà de ces événements que la prudence humaine ne saurait prévoir. Qu'on m'accuse, si l'on veut, au tribunal de la politique; je soutiens que, depuis la ligue de Cambrai,3_310-a l'Europe n'a pas vu de complot aussi funeste que celui-ci, que même la ligue de Cambrai ne saurait ni ne se peut comparer au dangereux triumvirat3_310-b qui s'élève à présent, qui s'attribue le droit de proscrire des rois, et dont toute l'ambition n'est pas encore développée. Accusera-t-on un voyageur d'imprudence, contre lequel trois voleurs de grand chemin, avec leurs troupes, se sont ligués, s'il est assassiné au coin d'un bois par lequel ses affaires l'obligeaient de passer? Tout le monde ne se mettra-t-il<311> pas plutôt à la piste des voleurs pour les prendre et les consigner entre les mains de la justice, qui leur donnera leur vrai salaire?3_311-a

Pauvres humains que nous sommes! Le public ne juge point de notre conduite par nos motifs, mais par l'événement. Que nous reste-t-il donc à faire? Il faut être heureux.

Les Archives de l'État conservent (F. 80. T) les autographes des deux pièces qui précèdent, pièces composées dans les temps désastreux qui suivirent la bataille de Kolin. M. Eichel, conseiller intime de Cabinet, a mis sur la feuille de papier qui sert d'enveloppe à ces documents : « Fait au mois de septembre 1757. » Mais l'avant-dernier alinéa des Raisons nous fait présumer que le Roi les avait écrites avant le 15 août,3_311-b jour où il marcha contre les Autrichiens, comme il le raconte dans notre t. IV, p. 154 et suivantes. Les Raisons, dix pages in-4, signées Federic, mais sans date, traitent le même sujet que le chapitre VI de ce tome quatrième; l'Apologie, sept pages in-4, sans date ni signature, correspond aux chapitres II et III du même volume. Les Raisons et l'Apologie sont écrites sur du papier à marge noire; le Roi portait le deuil de sa mère, morte le 28 juin 1757.


3_293-a Voyez t. IV, p. 137 et suivantes.

3_293-b Mot formé par le Roi, pour blocus. Voyez t. IV, p. 106, et t. XXVII. I, p. 331.

3_297-a Le vieux proverbe, Fortes fortuna adjuvat se trouve dans le Phormion de Térence, acte I, scène IV, vers 26, et dans les Tusculanes de Cicéron, liv. II, chap. 4.

3_298-a Frédéric dit dans les Principes généraux de la guerre, art. XXV, no 7 : « C'est dans ces occasions que mon ordre de bataille oblique peut être employé très-utilement, etc. »

3_299-a Voyez t. IV, p. 150-154; t. XXVI, p. 137, no 46, et suivantes.

3_300-a Voyez t. XXVI, p. X et XI; t. XXVII. I, p. 69; et le Journal secret du baron de Seckendorff, p. 145.

3_301-a Voyez t. XXVI, p. 160.

3_301-b Voyez le Recueil des déductions, manifestes, etc., par le ministre d'État comte de Hertzberg, Berlin (1788), t. I, p. V et VI, et p. IX et suivantes.

3_302-a Voyez, t. IV, p. 154.

3_302-b Voyez t. XXVI, p. 260; t. XXVII. I, p. 3; et ci-dessus, p. 227.

3_302-c Le 24 septembre 1757, Frédéric envoya du camp de Kerpsleben, près d'Erfurt, au ministre d'État comte de Finckenstein l'ordre de transporter à Magdebourg, au besoin, le trésor, les caisses et les services d'or et d'argent. Voyez, sur l'ensemble de la situation, t. XXVII. I, p. 331 et suivantes. Il est parlé ci-dessus, p. 147 et 148, note b, d'un cas analogue qui s'était présenté en 1745.

3_303-a Voyez t. I, p. 142; t. VIII, p. 72, 190 et 335; t. IX, p. 225.

3_304-a Voyez t. IV, p. 12 et suivantes; t. VI, p. 10; et t. XVIII, p. 127.

3_304-b Frédéric emploie ici ce mot au lieu de démonstration, comme il le fait souvent dans son Histoire de la guerre de sept ans, par exemple t. IV, p. 21. Voyez aussi t. XIX, p. 127, no 96.

3_305-a Voyez t. XXVI, p. 131.

3_305-b Voyez t. IV, p. 34, et t. XXVII. I. p. 294.

3_306-a Voyez t. IV, p. 35.

3_307-a Mot formé par le Roi, pour remontrances.

3_309-a A l'occasion du traité conclu avec la France en 1744, Frédéric dit à M. Dumesnil, brigadier des armées du roi de France, qui lui avait été envoyé par le maréchal de Noailles : « Je suis bien aise de remplacer les Suédois, qui étaient autrefois les alliés favoris de la France; à présent, c'est un corps sans âme; pour moi, j'en ai une, et l'on en sera content. » Voyez Flassan, Diplomatie française, seconde édition, Paris, 1811, t. V, p. 228.

3_309-b Voyez t. IV, p. 138 et 139.

3_310-a Voyez t. XIX, p. 252, et t. XXVII. I, p. 336.

3_310-b Voyez t. XII, p. 100, 103, 137 et 161.

3_311-a Voyez t. XIX, p. 177 et 178; t. XXVI, p. 236; et t. XXVII. I, p. 336.

3_311-b On lit dans le Militärischer Nachlass des General-Lieutenants Victor Amadeus Grafen Henckel von Donnersmarck, t. I, partie II, p. 264. et 265, que les Raisons de ma conduite militaire étaient achevées le 1er août. Le comte Henckel les connaissait très-bien, comme on peut le voir par ce qu'il en dit à cette date, l. c., p. 265.