175. AU PRINCE HENRI.

Le 3 novembre 1763.



Mon cher frère,

Je vous rends mille grâces de vos deux lettres, et du fruit rare de votre jardin que vous avez eu la bonté de m'envoyer : mais je regrette fort que votre santé ne soit pas encore remise. A tout hasard je vous envoie un petit tribut de ma vigne. Si vous n'en mangez pas, peut-être que cela fera plaisir à la princesse. J'ai ici le Prince héréditaire, qui est venu me voir avant d'entreprendre son voyage d'Angleterre. Le mamamouchi est arrivé, ce qui met tout Berlin en combustion. Cela me soumet à une cérémonie dont je me passerais volontiers, si cela dépendait de moi, d'autant plus qu'elle est fort dispendieuse. Je vous embrasse mille fois, en vous assurant de la tendresse avec laquelle je suis, etc.