<189>Vous me parlez de ce commis des vivres; il faut l'échanger contre le Landrath Grävenitz, que les Français retiennent à Lünebourg, pour délivrer ce pauvre diable.

Vous pouvez bien croire que je suis extrêmement occupé ici; ainsi je ne vous en dis pas davantage, sinon que je me réjouis de votre convalescence, et que je vous prie de faire mes amitiés à Seydlitz, étant avec toute l'estime et la plus tendre amitié, mon cher frère, etc.

Je suis ici, depuis le 28, à attendre les autres; j'ai fait depuis le 12, départ de Leipzig, quarante-deux milles d'Allemagne avec les troupes.

Vous avez très-bien fait par rapport à la réponse que vous avez faite aux états de la Priegnitz et de la Vieille-Marche, et il faut espérer que dans peu la marche des Hanovriens fera changer la face des affaires. Le corps de Bevern, sous les ordres du général Zieten, me joint aujourd'hui ici. Nous ferons demain jour de repos; le lendemain j'irai marcher droit à l'ennemi pour l'attaquer dans son poste derrière Lissa, ce qui se fera le 4 ou le 5, ou le 6 de ce mois. Nous l'attaquerons avec autant de vigueur que de prudence et de disposition, et je me flatte que, sous l'assistance du ciel, nous le battrons. Je me vois forcé de l'entreprendre, au risque de ce qui en pourra arriver. J'ai cependant bonne espérance que cela réussira à mon gré, quoique non pas sans peine ni hasard. Si la bataille sera à nous, je reprendrai incessamment Breslau, que le commandant a rendu sans coup férir à l'ennemi. Je tâcherai après de reprendre Schweidnitz. Voilà beaucoup de nouvelle besogne jusqu'au commencement de janvier, et, avant que de nettoyer la Silésie des ennemis qui l'infestent, il faut que tout cela aille bien et heureusement, après quoi les troupes ont un très-grand besoin de repos assuréa .....


a Cette partie de la lettre, à partir de « Vous avez très-bien fait, » est en chiffre.