<162> à la tolérance dans la religion les révoltèrent au point de vouloir assassiner leur roi; que la cour de Vienne, s'emparant de la principauté de Zips, occasionna le partage du royaume, l'impératrice de Russie se croyant en droit de se venger de l'indocile obstination de la république.a En entrant plus dans le détail, il faut descendre à des minuties personnelles, qui ne peuvent paraître avec sûreté qu'aux yeux de la postérité. Sur ce, etc.

216. AU MÊME.b

Je ne sais par quel hasard les détails des jugements de ce pays-ci se sont répandus dans les pays étrangers. Les lois sont faites pour protéger les faibles contre l'oppression des puissants; elles seraient observées partout, si l'on surveillait attentivement ceux qui en sont les organes et les exécuteurs. Vous avez des discours admirables de vos présidents aux rentrées du parlement, qui font voir que ces juges habiles tâchaient de prémunir les conseillers contre toutes les faiblesses et les vices de l'humanité qui pouvaient les induire à prévariquer; mais il ne suffit pas toujours d'avertir, il faut quelquefois des exemples de sévérité pour contenir un si grand nombre de conseillers dans leur devoir. Les souverains sont originairement les juges de l'État;c la multitude d'affaires les a obligés de se décharger de cet emploi sur des personnes auxquelles ils confient la partie de la légis-


a Voyez t. VI, p. 11 et suivantes.

b Cette lettre sans date, répondant au passage principal du troisième alinéa de notre no 214, semble être une sorte d'appendice du no 215.

c Voyez t. VIII, p. 71, 189 et 190.