<296> admirateurs et de vos admiratrices, vous n'en avez point qui vous rende mieux que moi les hommages les plus purs.

Que je hais, Sire, cette vilaine goutte dont, à ce que j'apprends, vous avez encore souffert! Je ne lui pardonne qu'à une seule condition, qu'au moins il soit vrai qu'elle prolonge les jours de ceux qu'elle attaque. En faisant durer les vôtres jusqu'au terme le plus reculé, elle deviendra la bienfaitrice de l'humanité.

Je pars en deux jours pour Munich; mon frère désire de m'y voir, et ma fille de Deux-Ponts devant aussi y arriver, je suis charmée de la faire paraître sous mes auspices. C'est ainsi que je tâche de multiplier au moins ma présence dans ma famille, puisqu'il n'appartient qu'à un seul héros de répandre au loin son influence aux quatre coins de la terre. Puisse-t-il, ce héros, être toujours aussi heureux qu'il est grand! Je vais, en bonne bergère d'Arcadie, faire retentir de ses louanges le pied des montagnes du Tyrol; mais ces louanges ne retentiront jamais dans l'univers comme elles sont dans mon cœur, et je le disputerai toujours au monde entier pour la haute estime et pour l'admiration infinie avec laquelle j'ai l'honneur d'être, etc.

180. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

(Potsdam) 9 avril 1774.



Madame ma sœur,

Je me trouve trop heureux lorsqu'il se présente des occasions de donner à V. A. R. des preuves de mon dévouement; plus heureux encore, madame, si ces occasions de vous offrir mes services étaient plus fréquentes, je les saisirai toujours avec le plus grand empresse-