<20> moi. Oh! que je vais demain embrasser ce M. Halloy! Aujourd'hui M. de Fénelon .... (Le reste manque.)

133. A VOLTAIRE.

Charlottenbourg, 29 juillet 1740.

Mon cher ami, des voyageurs qui reviennent des bords du Frisch-Haff ont lu vos charmants ouvrages, qui leur ont paru un restaurant admirable, et dont ils avaient grand besoin pour les rappeler à la vie. Je ne dis rien de vos vers, que je louerais beaucoup, si je n'en étais le sujet; mais un peu moins de louanges, et il n'y aurait rien de plus beau au monde.

Mon large ambassadeur, à panse rebondie,
Harangue le Roi Très-Chrétien,
Et gens qu'il ne vit de sa vie;
Il en gagnera l'étisie,
En très-bon rhétoricien.

Fleury nous affublait d'un bavard de sa clique,a
Mutilé de trois doigts, courtois en matelot;
Je me tais sur Camas, je connais sa pratique,
Et l'on verra s'il est manchot,b

Les lettres de Camas ne sont remplies que de Bruxelles; il ne tarit point sur ce sujet; et, à juger par ses relations, il semble qu'il ait été envoyé à Voltaire, et non à Louis.


a Le marquis de Valori, qui avait eu deux doigts de la main gauche emportés par un biscaïen, au siége de Douai, en 1710.

b M. de Camas avait perdu le bras gauche au siége de Pizzighetone. Voyez t. XVI, p. X, p. 137-192, et t. XVII, p. 84.