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A LA MÊME.

Quartier de Bettlern, 8 juin 1762.

Je suis bien persuadé, ma bonne maman, de la part sincère que vous prenez aux bons événements qui nous arrivent. Le mal est que nous avons été si bas, qu'il nous faut à présent toute sorte d'événements fortunés pour nous relever; et deux grandes paix, qui pourraient rétablir le calme partout ailleurs, ne sont, en ce moment-ci, qu'un acheminement pour finir la guerre moins malheureusement.

Je souhaite de tout mon cœur que le ciel vous conserve jusqu'à ce que je vous puisse voir, vous entendre et vous embrasser. Selon toutes les apparences, vous pourrez redevenir dans peu les tranquilles et pacifiques habitants de Berlin. Pour nous autres, il faudra guerroyer jusqu'à l'extinction de la chaleur naturelle. Il faut pourtant que tout ceci finisse, et la seule perspective agréable qui me reste à la paix est de vous assurer de vive voix de toute la considération et de l'estime avec laquelle je suis, ma bonne maman, votre fidèle ami,

Federic.