<210> faut qu'il prenne encore quelques remèdes par lesquels sa santé pourra se rétablir entièrement. Il vous est très-obligé de la part que vous prenez à sa situation, et il sent que sa guérison sera plutôt votre ouvrage que celui des médecins. Quelque autre docteur en médecine à grand bonnet donne aussi de bonnes espérances. Il veut se mêler de cette cure; mais il guérira le malade par sympathie, en taillant et bras et jambes à ceux qui n'aiment point le malade, et qui se sont opposés à sa guérison. Voilà de belles apparences; elles peuvent se réaliser; cependant il faut continuer à dire : Nage, et ne t'y fie pas.a

18. A LA MÊME.

Freyberg, 1er avril 1760.



Madame,

Vous m'ordonnez de vous dire mon sentiment sur ce que contient l'incluse. Je vous le dirai donc, madame, avec toute la vérité que je vous dois, vous conjurant cependant de ne le pas prendre pour un oracle; et il me paraît que les choses ne sont pas encore assez avancées pour en venir là, parce que personne n'a, jusqu'à présent, dit son mot, et il nous convient d'attendre à quel point la France et l'Angleterre pourront s'accorder touchant leurs propres intérêts, qui vraisemblablement leur sont les plus proches; après quoi il sera temps que chacun dise son mot, et, à en juger selon les apparences, ces discussions deviendront l'occupation du congrès. Ce qu'il y a de certain, c'est que les Impératrices ne veulent en aucune façon s'entendre à la paix, et que par conséquent cette campagne aura lieu, quoi qu'il en


a Cette lettre est sans signature dans le manuscrit.