<416>faits remercîments, et je me vois obligé d'entrer en discussion des raisons pour lesquelles vous n'avez pas reçu d'abord le bas officier, qui doit être arrivé à présent à Saint-Pétersbourg. Cet homme a pris la fièvre chaude, avec un crachement de sang, à Lübeck, ce qui l'a empêché de partir plus tôt, et ce qui apparemment aura retardé de quelques mois son voyage. Vous serez sans doute informé de la paix qui se fait; cela ne faciliterait-il pas l'affaire de l'impression qui vous est connue? Je vous prie de me mander un peu votre sentiment là-dessus.

Je ne saurais assez vous remercier des attentions que vous avez pour moi. Je vous assure que mon cœur vous en tient compte, et que je ne demande pas mieux qu'une occasion pour faire éclater ma reconnaissance.

Les nouvelles du jour sont que le Roi lit pendant trois heures du jour la philosophie de Wolff, dont Dieu soit loué! Ainsi nous voilà arrivés au triomphe de la raison, et j'espère que les bigots avec leur obscure cabale ne pourront plus opprimer le bon sens et la raison. Auriez-vous cru, il y a deux années, que ce phénomène arriverait de nos jours? Ainsi l'on voit qu'il ne faut jurer de rien, et que les choses qui nous paraissent souvent les plus éloignées sont celles qui arrivent le plus tôt. Mais que dira ce philosophe? Car, avec toutes ses règles de probabilités, je suis sûr qu'il ne se serait jamais douté de ce qui vient d'arriver. Je vous dirai encore plus : on offre à Wolff une pension de mille écus, une de cinq cents à son fils, et l'on promet une pension à la femme, en cas de veuvage. Voilà autant de choses nouvelles et étonnantes, qui toutefois sont véritables.

Après ces nouvelles, il est permis de parler de choses anciennes et déjà connues; vous comprenez bien que c'est pour vous réitérer les assurances de l'estime parfaite avec laquelle je suis tout à vous.

Federic.