<4> est de les rapprocher, ou de recoudre les pièces détachées qui appartiennent naturellement aux parties que nous possédons, telle qu'est la Prusse polonaise, qui a appartenu de tout temps au royaume, et qui n'en a été séparée que par les guerres que les Polonais eurent contre l'ordre Teutonique, qui la possédait alors. Ce pays est situé entre le royaume de Prusse, dont il n'est séparé que par la Vistule de l'occident, la Poméranie ultérieure le côtoie, du nord il a la mer, et du midi il a la Pologne. Ce pays étant acquis, non seulement l'on se fait un passage entièrement libre de Poméranie au royaume de Prusse, mais l'on bride les Polonais, et l'on se met en état de leur prescrire des lois, par la raison qu'ils ne peuvent se défaire de leurs denrées qu'en les faisant descendre la Vistule et le Prégel, ce qui ne se pourrait faire alors sans notre consentement. Passons plus outre; nous trouvons la Poméranie citérieure, qui n'est séparée de la nôtre que par la Peene, et qui ferait un fort joli effet, si elle était combinée avec celle que nous possédons. Le profit que nous en tirerions, outre les revenus (qui ne sont que des choses qui regardent les financiers ou bien les commissaires, et qui ne doivent pas entrer naturellement dans les systèmes de politique que je me propose de tracer), outre les revenus, dis-je, qui sont fort considérables, et que l'on tirerait de cette province, l'on se met à couvert de toutes les insultes que les Suédois peuvent faire à la maison, et l'on ménage un corps d'armée considérable, qui serait, de nécessité, obligé de défendre la frontière ou les rives de la Peene; ensuite l'on arrondit le pays de plus en plus, et ouvre, pour ainsi dire, le chemin à une conquête qui se présente naturellement de soi-même, je veux dire le pays de Mecklenbourg, duquel on n'a qu'à attendre patiemment l'extinction de la ligne ducale pour s'en mettre en possession sans autre cérémonie. J'avance toujours de pays en pays, de conquête en conquête, me proposant, comme Alexandre, toujours de nouveaux mondes à conquérir. Les pays de Juliers et Berg me serviront à présent de théâtre, qu'il est