<I>

AVERTISSEMENT DE L'ÉDITEUR.

Nous avons donné le titre de Poésies éparses et de Mélanges littéraires aux deux volumes XIV et XV, qui forment la suite des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci et des Poésies posthumes, c'est-à-dire, la troisième et dernière section des Œuvres poétiques.

Les Poésies éparses, dont se compose ce volume, contiennent : 1o toutes les pièces que le Roi avait écrites dans sa jeunesse, et qu'il ne fit pas entrer dans la collection des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci; 2o toutes les poésies des douze dernières années de sa vie qu'il n'a pas voulu ajouter à la collection manuscrite des Poésies posthumes; 3o toutes les poésies, y compris les pièces de théâtre, qu'il avait composées pour quelque occasion particulière ou dans un but spécial, et qu'il avait données en manuscrit à ses amis.

Il est souvent fait mention des premiers essais poétiques de notre Auteur dans sa correspondance avec Voltaire, et nous avons eu la satisfaction de retrouver presque toutes ces prémices de sa muse. Cependant il en manque quelques-unes, entre autres les vers A madame de La Popelinière, de l'année 1737. A cette perte il faut ajouter celle des vers Sur la Jouissance mentionnés dans la lettre de Frédéric à Voltaire, du 29 juillet 1740; des vers A M. de Maurepas cités dans les lettres de Voltaire au Roi, du 26 janvier et du 19 avril 1749; et du Dialogue des morts entre madame de Pompadour et la Vierge Marie, qui fut composé au mois de décembre 1773. Ce Dialogue, qui s'est perdu depuis, faisait partie de la collection confiée par le Roi à M. Villaume; voyez J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse als Schriftsteller, p. 9. Le Roi l'avait aussi donné à d'Alembert; voyez Œuvres posthumes, Berlin, 1788, t. XI, p. 176, 184, 198; et t. XIV, p. 249.

<II>Frédéric avait eu dans sa jeunesse l'intention d'écrire une tragédie et une épopée. Il parle de la tragédie dans sa lettre à Voltaire, du 3 février 1739; le sujet en était tiré de l'Énéide; c'était le touchant épisode de Nisus et Euryale. Quant à l'épopée, il en parle dans une lettre à Algarotti, du 11 octobre 1740, sans en dire le titre. Nous ignorons si le sujet de ce poëme était peut-être Gustave Wasa, dont il pensait, en 1752, à faire le héros d'une épopée, comme nous le voyons par la lettre de Voltaire au Roi, du 5 septembre de la même année. Cependant Frédéric n'a rien écrit, ni de la tragédie, ni de l'épopée.

On trouve dans la liste de M. Villaume (J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse als Schriftsteller, p. 9) une tragédie d'Alexis attribuée à Frédéric; mais cette tragédie n'est autre chose que l'Irène de Voltaire, titre sous lequel elle est plus connue; cette pièce avait été demandée par le Roi à la famille du poëte après la mort de celui-ci. D'un autre côté, d'Alembert dit dans sa lettre au Roi, du 3 juillet 1778, en parlant de Voltaire : « Quoique sa tragédie d'Irène ne vaille ni Zaïre ni Mahomet, elle est encore fort supérieure à toutes les tragédies qu'on nous donne aujourd'hui. On m'a dit que V. M. l'a fait demander à la famille, qui sans doute se fera un plaisir et un devoir de procurer cette lecture à V. M. » Les héritiers de feu Mme la comtesse d'Itzenplitz sont en possession du manuscrit, à la fin duquel se trouve cette note : « J'ai lu, par ordre de monsieur le lieutenant-général de police, Alexis, tragédie, et je n'ai rien trouvé qui m'ait paru devoir en empêcher la représentation ni l'impression. »

« A Paris, le 6 janvier 1778. (Signé) Suard. »

Les Œuvres posthumes de Frédéric le Grand, édition de Bâle, t. III, et le Supplément aux Œuvres posthumes, édition de Berlin, t. I, attribuent mal à propos à Frédéric la comédie en vers de Tantale en procès (1753), dans laquelle Voltaire joue, sous le nom d'Engoule-tout, le personnage de Tantale en procès ave Ismaël, joaillier juif; l'auteur de cette pièce est M. Pottier, poëte de la cour du margrave Charles. Voyez La Prusse littéraire sous Frédéric II, par l'abbé Denina. A Berlin, 1791, t. III, p. 165 et 166.

On trouve de plus dans les Œuvres posthumes de Frédéric II, A Berlin, 1788, t. VI, p. 129-138, un Dialogue entre Marc-Aurèle et un récollet. Cette pièce vraiment intéressante a aussi été attribuée à Frédéric par M. Camille Paganel dans son Histoire de Frédéric-le-Grand, Paris, 1830, t. II, où on lit, p. 400 : « Le lecteur ne trouvera pas sans quelque plaisir, je pense, à la fin du volume, ce morceau plein d'une gaieté fine et mordante. » Le Dialogue y est en effet réimprimé, p. 514 à 518, parmi les Pièces justificatives. Cependant ce n'est pas l'ouvrage du roi de Prusse, mais de Voltaire. La lettre de celui-ci à Frédéric, du 5 juin 1751, et le fait que le Dialogue a été mis au nombre des œuvres de Voltaire dans l'excel<III>lente édition de M. Beuchot, t. XXXIX, p. 359-364, ne laissent aucun doute à cet égard. Aussi M. Camille Paganel a-t-il reconnu formellement son erreur dans la seconde édition de son ouvrage, 1847, t. II, p. 442.

Dans les Œuvres du Philosophe de Sans-Souci, le premier volume commence par les Odes, qui sont suivies des Épîtres et de l'Art de la guerre; le second volume contient les Epîtres familières et les Poésies diverses. Les Poésies posthumes commencent également par les Odes, et les Poésies diverses viennent ensuite, selon l'ordre des années de leur composition. Nous mettons de même ici les Odes en tête des Poésies éparses, en faisant suivre les Épîtres, les Contes, les Facéties, les Épigrammes, les Épitaphes, la Guerre des confédérés, les Dialogues des morts, enfin les Comédies et les Opéras.

I. ODE SUR LE TEMPS.

Cette Ode se trouve déjà dans les Œuvres diverses du Philosophe de Sans-Souci (sans lieu d'impression) 1761, t. III, p. 4-6. Les éditeurs de 1789 l'ont admise dans les Œuvres de Frédéric II, publiées du vivant de l'Auteur, t. III, p. 522, pour remplacer l'Ode au comte de Brühl, qu'ils avaient supprimée. Notre texte est une reproduction de l'édition de 1789.

II. ODE SUR L'OUBLI.

Nous publions cette Ode, encore inédite, d'après la copie qui nous en a été communiquée par ordre de Sa Majesté l'empereur de Russie, copie faite sur l'autographe de Frédéric, qui fut envoyé à Voltaire le 8 février 1737. Le comte de Suchtelen a acquis cette pièce à Ferney, avec beaucoup d'autres manuscrits, de Wagnière, ancien secrétaire de Voltaire, et en a fait présent à la bibliothèque de l'Ermitage impérial de Saint-Pétersbourg.

III. ODE. APOLOGIE DÉS BONTÉS DE DIEU.

Frédéric a mis beaucoup de soin à la composition de cette Ode, qu'il a retouchée plusieurs fois. Nous reproduisons le texte fourni par la Correspondance de Frédéric II avec U.-F. de Suhm. A Berlin, 1787, t. II, p. 317, en y ajoutant les <IV>deux rédactions envoyées à Voltaire, l'une le 16 août 1737, la seconde le 19 avril 1738; ces deux rédactions font partie de la collection du comte de Suchtelen. Frédéric avait aussi communiqué cette Ode au pasteur Isaac de Beausobre, à Berlin, le 30 janvier 1737.

IV. VERS SUR L'EXISTENCE DE DIEU, COMPOSÉS PAR FRÉDÉRIC QUELQUES ANNÉES AVANT SA MORT.

Nous reproduisons cette poésie telle que nous l'avons trouvée dans le Politisches Journal (rédigé par Schirach). Hambourg, 1786, Jahrgang 1786, t. II, p. 1203-1205. Elle est quelque peu changée dans la réimpression qu'en a donnée le Supplément aux Œuvres posthumes de Frédéric II. Cologne, 1789, t. III, p. 380.

V. PARALLÈLE DE LA LIBERTÉ ET DES AGRÉMENTS QUE JE GOUTE ICI (A RHEINSBERG) DANS MA RETRAITE AVEC LA VIE PLEINE DE TROUBLE ET D'AGITATION QUE MENENT LES COURTISANS.

Ce Parallèle, inédit jusqu'à présent, fut envoyé à Voltaire le 30 octobre 1737; c'est le texte original, conservé à Saint-Pétersbourg, que nous reproduisons.

VI. A LA DIVINE ÉMILIE.

Cette épître à la marquise du Châtelet fut envoyée à Voltaire par l'Auteur, le 10 novembre 1737. Notre texte est tiré de la collection du comte de Suchtelen. La réponse que Voltaire fit à cette pièce, au nom de son amie, se trouve dans les Œuvres de Voltaire, t. XIII, p. 135.

VII. POËME ADRESSÉ AU SIEUR ANTOINE PESNE.

Antoine Pesne naquit à Paris, le 25 mai 1683. Le 6 mai 1711 il fut nommé membre de l'Académie des peintres de Berlin, où il mourut le 5 août 1757. Frédéric lui adressa, le 14 novembre 1737, cette épître, dont on ne connut long<V>temps que les deux premiers vers, cités par Voltaire dans sa lettre à madame Denis, du 2 septembre 1751, et les six derniers, cités par le même auteur dans sa lettre à Frédéric, du mois de janvier 1738. C'est à Jean-George Jacobi que nous devons la publication complète de ce poëme et sa belle traduction en vers allemands. Voyez Taschenbuch von J. G. Jacobi und seinen Freunden, für 1799. Basel, bei Samuel Flick, p. 144-148. P.-M. baron de Berks, arrière-petit-fils de Pesne, possédait alors l'autographe de ce poëme.

Le portrait en pied célébré par Frédéric dans le Poëme à Pesne représente la mère du Prince royal assise et tenant un petit chien sur son bras. Il se trouvait autrefois au château de Rheinsberg; maintenant il est au château de Berlin. Le portrait de la reine Sophie-Dorothée, gravé par Édouard Eichens en 1844, et placé dans le premier volume de notre édition de luxe des Œuvres de Frédéric, reproduit en buste le tableau de Pesne.

VIII. ÉPITRE A M. DE VOLTAIRE.

L'original de cette Épître, qui était restée inconnue, et qui fut envoyée à Voltaire le 26 novembre 1737, se trouve à Saint-Pétersbourg.

IX. ÉPITRE SUR LA FERMETÉ ET SUR LA PATIENCE.

Cette poésie, encore inédite, fut envoyée à Voltaire le 27 février 1738 et le 18 mars 1740, au colonel de Camas le 28 mars, et à Algarotti le 15 avril 1740. Nous n'en connaissons que le texte retouché dans cette dernière année; il en existe deux originaux, qui sont tout à fait conformes, et se trouvent, l'un aux archives royales du Cabinet (Caisse 149, F), et l'autre dans la collection du comte de Suchtelen. Ce sont les manuscrits envoyés à Camas et à Voltaire.

X. ÉPITRE A LA REINE.

Cette Épître, envoyée à Voltaire le 28 mars 1738, a été imprimée dans la Vie de, Frédéric II (par de la Veaux). A Strasbourg, 1787, t. IV, p. 165.

<VI>

XI. TROIS ÉPITRES A JORDAN.

Nous avons tiré ces Épîtres, composées entre 1738 et 1740, des Œuvres posthumes de Frédéric II, t. VI, p. 324, 321 et 312. Voyez t. VII, p. 3-10, et t. XI, p. 30, 82 et 133.

XII. A CÉSARION.

Cette épître, envoyée à Voltaire en juin 1738, et inconnue jusqu'ici, nous est venue de Saint-Pétersbourg. Frédéric en fait aussi mention dans une lettre à Jordan.

XIII. ÉPITRE A M. DE CHASOT.

Tirée de la collection du comte de Suchtelen. L'époque de sa composition n'est pas connue.

XIV. VERS. FRAGMENT.

Ces Vers accompagnaient la lettre de Frédéric à Voltaire, du 20 janvier 1739, et font partie de la collection du comte de Suchtelen.

XV. ÉPITRE A MYLORD BALTIMORE, SUR LA LIBERTÉ.

Nous tirons cette Épître du Supplément, t. I, p. 263. Elle fut envoyée à Voltaire le 10 octobre 1739. Frédéric dit entre autres dans sa lettre à Algarotti, du 29 octobre 1739 : « Je vous prie de faire mes amitiés à mylord Baltimore, dont j'estime véritablement le caractère et la façon de penser; j'espère qu'il aura reçu à présent mon Épître sur la liberté de penser des Anglais. » Lord Baltimore et Algarotti séjournèrent à Rheinsberg, auprès du Prince royal, du 20 au 25 septembre 1739. Frédéric parle de cette visite dans sa lettre à Suhm, du 26 du même mois.

<VII>

XVI. ÉPITRE SUR L'USAGE DE LA FORTUNE.

Frédéric envoya cette Épître, inconnue jusqu'à présent, au colonel de Camas le 28 mars, et au comte Algarotti le 15 avril 1740. L'autographe se trouve aux archives royales du Cabinet (Caisse 149, F).

XVII. ÉPITRE SUR LA NÉCESSITÉ DE REMPLIR LE VIDE DE L'AME PAR L'ÉTUDE.

L'autographe de cette Épître, qui fut envoyée à Voltaire le 26 avril, et à Algarotti le 19 mai 1740, appartient à la collection du comte de Suchtelen. Elle n'avait pas encore été imprimée.

XVIII. VERS ADRESSÉS A LA PRINCESSE ULRIQUE. (Le 4 juin 1743.)

A défaut du manuscrit original, nous tirons cette pièce de l'ouvrage allemand : Helden-, Staats- und Lebensgeschichte Friedrichs des Andern. 2e édition, Francfort et Leipzig, 1758, t. II, p. 810.

Le baron de Bielfeld parle dans ses Lettres familières et autres, t. II, p. 160, d'une ode de Frédéric à sa sœur Ulrique, du 26 juillet 1744, dont il cite les deux vers suivants :

Partez, ma sœur, partez,
La Suède vous attend, la Suède vous désire.

Il nous a été impossible de retrouver cette pièce.

XIX. VERS DE VOLTAIRE A LA PRINCESSE ULRIQUE DE PRUSSE, ET TROIS RÉPONSES DU ROI, DONT UNE AU NOM DE SA SŒUR.

Voltaire arriva à Berlin le 30 août 1743; il en partit le 12 octobre de la même année pour retourner en France. Ce fut pendant ce temps qu'il adressa ces jolis vers à la princesse Ulrique, depuis, reine de Suède. Pour le madrigal de Voltaire et la réponse du Roi au nom de la princesse, nous faisons usage de la rédac<VIII>tion des Œuvres de Voltaire, édition Beuchot, t. XIV, p. 385, et t. LIV, p. 607 et 608. La seconde réponse a été imprimée dans les Œuvres diverses du Philosophe de Sans-Souci, t. III, p. 7, et dans le Supplément, t. III, p. 376. L'authenticité de cette pièce est constatée par Thiébault, Mes Souvenirs de vingt ans de séjour à Berlin, t. V, p. 252. La troisième réponse fait partie d'une lettre de Frédéric à Jordan. Voyez Œuvres posthumes de Frédéric II. A Berlin, 1788, t. VI, p. 319.

XX. ÉPITRE A LA REINE-MÈRE.

Nous tirons cette Épître, du 1er janvier 1746, de l'ouvrage intitulé Charakteristik Friedrichs des Zweiten, Königs von Preussen. Berlin, 1798, bei Unger, t. III, p. 294; et nous l'avons collationnée sur une copie manuscrite, conservée aux archives du grand état-major de l'armée, à Berlin, D. 24. 1709 bis 1760. Sammlung von Kriegsnachrichten aus dem 18. Jahrhundert. Nachlass von Schmettau (un gros volume in-fol.), p. 435.

XXI. AU COMTE ALGAROTTI, EN LUI ENVOYANT LA CLEF DE CHAMBELLAN ET L'ORDRE POUR LE MERITE.

Le comte Algarotti, après avoir vécu quelque temps à la cour de Dresde en qualité de conseiller intime de guerre, revint à Berlin vers la mi-mars 1747, et fut appelé à Potsdam et nommé chambellan du Roi le 11 avril de la même année. Le 2 mai suivant, les gazettes de Berlin annoncèrent que le Roi lui avait conféré l'ordre pour le mérite. Ce fut pour féliciter Algarotti sur la double distinction dont il était l'objet que Frédéric lui adressa cette poésie. Nous la donnons d'après l'autographe qui se trouve aux archives du Cabinet (F. 96, Ww).

XXII. VERS A D'ARNAUD.

François-Thomas-Marie Baculard d'Arnaud, né à Paris le 15 septembre 1718, arriva à Berlin au mois d'avril 1750, et quitta cette capitale le 21 novembre de la même année pour retourner en France, où il mourut le 8 novembre 1805.

Nous tirons ces Vers du Supplément aux Œuvres posthumes, t. III, p. 377. Ils firent quelque peine à Voltaire, comme on peut le voir par sa lettre au Roi, du 26 juin 1750.

<IX>

XXIII. ÉPITRE A D'ALEMBERT.

Frédéric adressa cette Épître à d'Alembert, avec une lettre du 22 octobre 1776, pour le consoler de la perte de son amie, mademoiselle de l'Espinasse, qui était morte le 23 mai. Cette poésie, inconnue jusqu'ici, nous vient de la collection du comte de Suchtelen.

XXIV. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE. ÉPITHALAME A MONSEIGNEUR LE PRINCE HENRI.

Cette pièce fut composée à l'occasion des noces du prince Henri et de la princesse Wilhelmine de Hesse, le 25 juin 1752. Nous suivons le texte du Supplément, t. III, p. 371-376.

XXV. ÉPITRE AU VIEUX BARON PHILOSOPHE.

Cette Épître au baron de Pöllnitz était demeurée inconnue. Nous l'avons trouvée, copiée de la main de l'abbé de Prades, aux archives royales du Cabinet (Caisse 365, L), parmi les papiers laissés par ce lecteur du Roi. Or, l'abbé de Prades entra en fonctions au mois d'août 1752, et eut le malheur de déplaire à son maître en 1757. C'est, donc dans ces cinq ans qu'il faut placer la date de la composition de cette pièce.

XXVI. ÉPITRES A L'ABBÉ DE PRADES, SUR SON EXCOMMUNICATION ET SUR SA RÉCONCILIATION AVEC L'ÉGLISE.

Les manuscrits originaux de ces deux Épîtres inédites, du 28 décembre 1755, se trouvent, aux archives royales du Cabinet (Caisse 365, L).

<X>

XXVII. RÉPONSE AU SIEUR VOLTAIRE.X-a

Cette Réponse, du 9 octobre 1757, publiée par Voltaire immédiatement après sa réception, ne tarda pas à être reproduite par les journaux. Nous imprimons l'autographe tel que nous l'avons trouvé dans le XIe volume des lettres manuscrites de Frédéric à sa sœur la margrave de Baireuth. (Archives du Cabinet, F. 115. D 7.) Ce texte diffère quelque peu de celui des Œuvres posthumes de Frédéric le Grand, roi de Prusse. (A Bâle) 1788, t. II, p. 257 et 258; la principale différence consiste dans les vers 6, 23, 24 et 25, qui ne se trouvent pas dans l'édition de Bâle, reproduite par le Supplément aux Œuvres posthumes de Frédéric II. Cologne, 1789, t. II, p. 388 et 389, ainsi que par M. Beuchot, dans son édition des Œuvres de Voltaire, t. LVII, p. 352 et 353. L'édition de Kehl des Œuvres complètes de Voltaire a omis toute cette pièce.

XXVIII. AU MARQUIS D'ARGENS. APRÈS QUE LE ROI EUT OCCUPÉ LE CAMP DE BUNZELWITZ, PRÈS DE SCHWEIDNITZ, LES RUSSES SE RETIRÈRENT EN POLOGNE.

Nous tirons cette épître, du 1er octobre 1761, du Supplément, t. I, p. 281.

XXIX. VERS FAITS AU NOM DU COMTE DE SCHWERIN POUR SA FIANCÉE, LA COMTESSE DE LOGAU.

Frédéric-Albert de Schwerin naquit à Berlin le 7 avril 1717. En 1757 il devint commandeur du régiment des gendarmes; il fut nommé lieutenant-colonel après la bataille de Rossbach, et colonel le 14 avril 1759. Fait prisonnier par les Autrichiens à la bataille de Torgau, mais échangé peu de temps après, il fut promu au grade de chef du régiment des gendarmes le 9 avril 1761. Son brevet de comte est daté du 27 février 1762, surlendemain de son mariage avec la comtesse de Logau. En 1764 il parvint au grade de général-major; en 1768 il quitta le service militaire; et en 1775 il fut nommé grand écuyer. Le 15 février 1776 le Roi lui con<XI>féra le titre d'Excellence, et enfin en 1782 il fut nommé ministre d'État. Il logeait à Sans-Souci, et il était du petit nombre des personnes dont se composa la société du Roi dans la dernière année de sa vie. Le roi Frédéric-Guillaume. Il le décora, en 1786, de l'ordre de l'Aigle noir. Il mourut à Carlsruhe, près d'Oppeln, dans la Haute-Silésie, le 12 juin 1789. Le comte de Schwerin était, suivant les Mémoires (manuscrits) de M. de Catt, le seul homme qui osât parler de tout au Roi. Celui-ci le regardait comme une espèce de bouffon. Se trouvant avec ce prince à Pülzen, au commencement du mois de juillet 1761, M. de Schwerin demanda à M. de Catt des vers pour la comtesse de Logau, qu'il devait épouser. M. de Catt en composa, et les montra au Roi. « Laissez-moi faire, dit Frédéric, je tournerai cela autrement; » et il fit alors la première de ces pièces, que suivirent bientôt les deux autres. Elles ont déjà été publiées toutes les trois dans la Vie de Frédéric II (par de la Veaux), t. VI, p. 312-314. C'est ce texte que nous reproduisons.

Dans ses lettres à son frère Henri, Frédéric fait de fréquentes allusions aux relations dont il est question dans ces vers. Il lui écrit de Kunzendorf, le 12 juin 1761. « Les promesses de Schwerin se sont faites avant-hier. Il a dit à sa promise que je lui avais prédit qu'il serait cocu. Quel homme! Son mariage vaut son voyage de Vienne. » Il écrit au même, de Giessmannsdorf, le 28 juillet 1761 : « Croiriez-vous bien que dans tout ce bayard Schwerin a fait des vers pour sa belle, où par modestie il s'appelle le fils de Mars? » Enfin, de Breslau, le 16 janvier 1762 : « Savez-vous que Schwerin va se marier? Mais ce qui vous surprendra davantage, c'est qu'on assure que c'est une femme raisonnable. Tout est destin. S'il avait jeté son choix sur les Petites-Maisons, je m'en étonnerais moins. »

Le comte de Schwerin épousa la comtesse Henriette-Wilhelmine-Julienne de Logau le 25 février 1762.

XXX. PIÈCES DE VERS COMPOSÉES AU NOM DE M. DE CATT POUR SA FIANCÉE.

Nous avons trouvé ces pièces aux archives royales du Cabinet (Caisse 397, D), et nous les reproduisons toutes d'après les manuscrits primitifs. Les numéros 7, 8, 9 et 10 ont déjà été imprimés dans les Œuvres posthumes, t. VIII, p. 59-69 (t. XII, p. 263-272 de notre édition), d'après des manuscrits retouchés; mais le Roi n'a pas indiqué la date de la révision.

M. de Catt dit dans ses Mémoires (manuscrits) : « Sa Majesté me demanda si je n'avais point encore fait des vers pour ma promise. Je lui dis que non. - Cela <XII>n'est pas pardonnable. Faîtes-en; apportez-les-moi, et je les corrigerai, s'il y a quelque chose de défectueux. Je lui donnai le lendemain une pièce qu'il corrigea. - Il faut lui en envoyer souvent; mais il faudra sûrement vous tirer l'oreille. Eh bien, j'en ferai pour vous, et lui en conterai en vers. Mais vous devez me montrer quelques endroits de ses lettres quelle vous écrira, pour que je puisse lui en faire en conséquence. »

Le Roi parle de ces Vers à Ulrique Kühn dans ses lettres à M. de Catt, datées des camps de Seitendorf et de Dittmannsdorf, le 14, le 17, le 18 et le 26 juillet 1762.

Ulrique Kühn était fille d'un riche marchand de Saint-Pétersbourg, nommé Ulrich Kühn. Il était Suisse de naissance, devint, en 1742, conseiller de commerce et consul prussien à Saint-Pétersbourg, et s'établit plus tard à Berlin.

XXXI. SIX ÉPITRES EN VERS SUR L'HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE.

Le Roi relut toute l'Histoire ecclésiastique de l'abbé Fleury, en trente-six volumes, dans les quartiers d'hiver de Breslau, pendant le siége de Schweidnitz et dans ses marches en Saxe, depuis le mois d'avril jusqu'en novembre 1762. Il a exposé dans ses Épîtres à M. de Catt les idées que lui avait suggérées cette lecture. Ces Épîtres, toutes de la main du Roi, se trouvent aux archives royales du Cabinet (Caisse 397, D). Voyez les lettres de Frédéric à M. de Catt, du 14 avril, du 7 octobre, du 18 et du 25 novembre 1762, et au marquis d'Argens. du 8 avril, du 22, du 28 et du 30 octobre, et du 25 novembre 1762.

XXXII. VERS ENVOYÉS PAR FRÉDÉRIC A UN CURÉ QUI S'ÉTAIT AVISÉ DE CELEBRER LE JOUR DE SA NAISSANCE PAR UNE ODE.

Nous avons trouvé ces Vers dans le Supplément, t. III, p. 378. La date de la composition peut en être fixée, d'après le contenu, à une époque postérieure à l'établissement de la régie, qui eut lieu en 1766.

<XIII>

XXXIII. LA BULLE DU PAPE, CONTE.

Nous empruntons cette poésie, qui est du 3 octobre 1737, à la collection du comte de Suchtelen. Elle était encore inédite.

XXXIV. LE FAUX PRONOSTIC, CONTE.

L'original de ce conte, inédit comme le précédent, se trouve aux archives royales du Cabinet (Caisse 149, F). L'auteur envoya cette pièce au colonel de Camas le 27 mars 1740, et au comte Algarotti le 15 avril suivant. Voyez la lettre de Frédéric à M. de Camas, du 28 mars 1740.

XXXV. DESCRIPTION POÉTIQUE D'UN VOYAGE A STRASBOURG.

Frédéric fit ce voyage au mois d'août 1740; parti de Potsdam le 15, il arriva à Leipzig le même jour, à Baireuth le 17, à Kehl et à Strasbourg le 23. Le 2 septembre, il écrivit de Wésel à son ami Jordan : « J'ai fait un voyage à Strasbourg, dont j'ai fait une description poétique que j'ai envoyée à Voltaire;XIII-a mais, faute de copiste, je n'en ai pu garder un double. » L'original autographe dont le Roi parle ici se trouve dans la collection du comte de Suchtelen, et c'est d'après ce manuscrit que nous publions cette relation complète. On n'en connaissait jusqu'ici que trois morceaux détachés : le commencement a été imprimé dans le Commentaire historique sur les Œuvres de l'auteur de la Henriade, publié par M. Wagnière. A Bâle, 1776, p. 20; un autre fragment se trouve dans la Vie privée du roi de Prusse, ou Mémoires pour servir à la vie de M. de Voltaire, écrits par lui-même. A Amsterdam, 1784, p. 21-23; le troisième morceau termine le tome sixième des Œuvres posthumes du roi de Prusse. Berlin, 1788, p. 328.

La Description du voyage à Strasbourg rappelle le Voyage de Chapelle et Bachaumont, dont l'agréable relation est aussi mêlée de prose et de vers.

<XIV>

XXXVI. VERS D'UN POËTE NATIF DE FAILLENBOSTEL SUR L'INVASION DES FRANÇAIS DANS L'ÉLECTORAT DE HANOVRE, EN 1757, EN JÉRÉMIADE SUR LE TRAITÉ DE KLOSTER-ZEVEN.

A défaut du manuscrit, nous reproduisons cette Jérémiade telle que nous la trouvons dans le Supplément aux Œuvres posthumes, t. I, p. 271; mais nous avons quelques doutes sur la date qui y a été ajoutée : Fait à Rothe, le 4 octobre 1757. Voici nos raisons. Il n'existe, que nous sachions, aucun endroit du nom de Rothe. Le Roi eut son quartier général à Rötha, à deux milles au sud de Leipzig, du 4 au 7 ou 8 septembre 1757. Mais alors il ne pouvait pas parler de la convention de Kloster-Zeven, puisqu'elle ne fut conclue que le 8, et qu'il n'en reçut la nouvelle que le 11, à Buttstedt. Le 4 octobre, le Roi se trouvait, non à Rötha, mais à Kösen, où il passa la Saale sur le pont qui venait d'être rétabli. En effet, l'Ode au prince Henri est datée dans l'autographe : Fait dans les camps auprès de la Saale, le 4 octobre 1757. Ces deux circonstances prouvent clairement qu'il y a une erreur dans la date de la Jérémiade.

XXXVII. ÉPIGRAMME A VOLTAIRE.

L'autographe de cette Epigramme, encore inédite, se trouve dans la collection du comte de Suchtelen.

XXXVIII. BILLET DE CONGÉ DE VOLTAIRE, AVEC LA RÉPONSE DU ROI.

Ce Billet de congé, du 2 décembre 1740, avec la réponse du Roi, se trouve dans les Œuvres de Voltaire, t. XIV, p. 381, ainsi que dans le Supplément, t. I, p. 318. L'autographe de la réponse du Roi fait partie de la collection du comte de Suchtelen.

<XV>

XXXIX. ÉPITAPHE DE GRUMBKOW.

Cette Épitaphe du feld-maréchal de Grumbkow (mort le 18 mars 1739) est tirée de la lettre de Frédéric à Jordan, du 13 avril 1739.

XL. ÉPITAPHE DE LA MARQUISE DU CHATELET.

C'est sur l'autorité de Voltaire (lettre à madame Du Boccage, du 12 octobre 1749) que nous admettons cette pièce. Nous en reproduisons le texte tel que nous le trouvons dans la Biographie universelle ancienne et moderne, t. 40, article Saint-Lambert. Saint-Lambert était capitaine dans la garde du roi Stanislas. Un enfant, né le 4 septembre 1749 de sa liaison avec la marquise du Châtelet, donna la mort à celle-ci, qui succomba le 10, à l'âge de quarante-trois ans et demi.

XLI. ÉPIGRAMME CONTRE VOLTAIRE.

L'abbé de Prades, dans les papiers duquel ces vers se sont conservés (archives royales du Cabinet, Caisse 365, L), y a ajouté la note suivante : « Le Roi fit cela en causant avec moi dans un instant où il voulut parodier l'endroit de la Henriade où Voltaire fait le portrait de Sixte-Quint. » Quant au titre et à la date (1753), c'est nous qui les avons mis.

XLII. ÉPITAPHE DE VOLTAIRE.

Cette Épitaphe se trouve dans la lettre du Roi au comte Algarotti, du 9 février 1754, et dans le Supplément, t. I, p. 318.

XLIII. VERS SUR CANDIDE.

Candide, ou l'Optimisme, par Voltaire, parut au mois de février 1759. Frédéric accuse réception de ce roman dans sa lettre à Voltaire, du 28 avril 1759. Nous assignons la même date aux Vers sur Candide, que nous avons tirés du Supplément, t. III, p. 377.

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XLIV. ÉPITAPHE.

Nous avons tiré cette pièce des papiers de M. de Catt, qui se trouvent aux archives royales. Elle est du commencement de janvier 1762.

XLV. VERS PLACÉS SOUS LE PORTRAIT DU GÉNÉRAL PASCAL PAOLI.

Le portrait du général Paoli, gravé par Daniel Berger d'après un original envoyé de Corse à Berlin, 1769, in-4, porte pour inscription « S. Ex. M. Pascal de Paoli, général du R. de Corse. » Nous reproduisons les vers qui l'accompagnent, et qui se retrouvent aussi dans le Mémorial d'un mondain, par M. le comte Maximilien de Lamberg. Au Cap-Corse, 1774, p. 54. La notice suivante y est jointe : « J'ai vu une lettre du roi de Prusse à Paoli en réponse à celle où ce chef corse lui demandait des officiers; le Roi dit qu'il n'en avait pas besoin, que toute discipline mettait le Corse hors de sa sphère, qu'il ne s'agissait point d'attaquer, mais de bien se défendre, et que sur ce dernier point les Corses en savaient plus qu'aucune puissance au monde. Le portrait de Paoli gravé à Berlin, avec les vers suivants de main de maître, étaient joints à la lettre, etc. » Voyez Berlinische privilegirte Zeitung, 1769, den 15 April, no 45, p. 229.

Il est bon de remarquer que le Roi a écrit ces vers à peu près à la même époque que sa Choiseullade, c'est-à-dire dans un temps où il était si mécontent de la politique des Français, que, suivant les lettres de l'envoyé anglais Sir Andrew Mitchell, il alla jusqu'à manifester à table la satisfaction que lui causait l'issue malheureuse de leur première campagne contre la Corse sous le marquis de Chauvelin. Voyez Original letters, illustrative of english history, publiées par Sir Henry Ellis. Second series. London, 1827, t. IV, p. 522 et 524. Voyez aussi notre édition des Œuvres de Frédéric le Grand, t. IV, p. 255 et 256, et t. VI, p. 21, 22, 33 et 34.

XLVI. ÉTUDES ET VARIATIONS.

Les archives royales du Cabinet possèdent l'autographe des deux strophes de l'Ode de J.-B. Rousseau au comte de Sinzendorff corrigées par le Roi la veille de la bataille de Zorndorf. Ces strophes, de même que l'Imitation d'un passage d'Athalie, ont été imprimées dans la Vie de Frédéric II (par de la Veaux), Stras<XVII>bourg, 1789, t. VI, p. 322, 323, 324. Voyez J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse als Srhriftsteller. Ergänzungsheft. Berlin, 1838, p. 58 et 59.

Quant à la Variation d'un passage de Zaïre, de 1781, nous l'avons tirée de l'ouvrage de C. de Seidl, Friedrich der Grosse und seine Gegner. Gotha et Erfurt, 1819, t. I, p. 34.

On trouve plusieurs variations semblables dans le corps même des poésies du Roi, p. e. t. X, p. 30, 70 et 263.

XLVII. LA CHOISEULLADE, FACÉTIE.

Cette Facétie (probablement de l'automne de l'année 1769) a été publiée dans le Supplément, t. I, p. 285-292, dont nous reproduisons le texte.

XLVIII. LA GUERRE DES CONFÉDÉRÉS, POËME.

Ce poëme, imitation de la Guerre civile de Genève par Voltaire (1768), n'a été publié que dans le Supplément, t. I, p. 185-260. Le 18 novembre 1771, le Roi écrivait à Voltaire : « Pour vous rendre compte du reste de mes occupations, vous saurez qu'à peine eus-je recouvré l'articulation de la main droite, que je m'avisai de barbouiller du papier, non pour éclairer, non pour instruire le public et l'Europe, qui a les yeux très-ouverts, mais pour m'amuser. Ce ne sont pas les victoires de Catherine que j'ai chantées, mais les folies des confédérés. Le badinage convient mieux à un convalescent que l'austérité du style majestueux. Vous en verrez un échantillon. Il y a six chants. Tout est fini, car une maladie de cinq semaines m'a donné le temps de rimer et de corriger tout à mon aise. » Le Roi envoya son ouvrage à d'Alembert, les deux premiers chants le 30 novembre 1771, les deux suivants le 26 janvier 1772, le cinquième le 7 avril, et enfin le dernier le 17 septembre 1772.

Faute de manuscrit, nous suivons le texte ci-dessus mentionné.

Denina raconte dans sa Prusse littéraire, t. II, p. 80, et dans son Essai, sur la vie et le règne de Frédéric II, p. 341 et 420, que le Roi communiqua son poëme à la cour de Saint-Pétersbourg.

<XVIII>

XLIX. DIALOGUE DES MORTS ENTRE LE DUC DE CHOISEUL, LE COMTE DE STRUENSÉE ET SOCRATE.

A en juger par la notice préliminaire de l'Auteur, ce Dialogue doit avoir été composé du 17 janvier 1772 au 28 avril de la même année. Nous reproduisons le texte des Œuvres posthumes, t. VI, p. 111-128.

L. DIALOGUE DES MORTS ENTRE LE PRINCE EUGÈNE, MYLORD MARLBOROUGH ET LE PRINCE DE LICHTENSTEIN. (1773.)

Nous imprimons le texte de ce Dialogue tel qu'il se trouve dans les Œuvres posthumes, t. VI, p. 89-110.

LI. LOUIS XV AUX CHAMPS ÉLYSÉES, DRAME EN VERS.

Cette pièce fut composée à l'occasion de la mort de Louis XV. Il en est fait mention dans la correspondance du Roi avec Voltaire et avec d'Alembert, aux mois de juillet, d'août et d'octobre 1774. Nous reproduisons le texte du Supplément, t. I, p. 293-315.

LII. LE SINGE DE LA MODE, COMÉDIE EN UN ACTE.

L'autographe de cette comédie, encore inédite, appartient aux héritiers de feu Mme la comtesse d'Itzenplitz. C'est au Singe de la mode que le Roi fait allusion en écrivant à Voltaire, le 18 novembre 1742 : « Vous m'avez si fort mis dans le goût du travail, que j'ai fait une épître, une comédie et des mémoires; » et au même, le 5 décembre 1742 : « Je vous envoie une petite comédie contenant l'extrait de toutes les folies que j'ai été en état de coudre et de ramasser ensemble. Je l'ai fait représenter aux noces de Césarion (le 30 novembre), et encore a-t-elle été fort mal jouée. » Voltaire fait mention de cette comédie dans une lettre du 5 janvier 1758 au comte d'Argental : « Il y a, écrit-il, une comédie du roi de Prusse intitulée le Singe de la mode. »

<XIX>

LIII. L'ÉCOLE DU MONDE, COMÉDIE EN TROIS ACTES, FAITE PAR MONSIEUR SATYRICUS POUR ÊTRE JOUÉE INCOGNITO.

Si l'on fait attention à l'allusion de la scène I de l'acte III de cette pièce, concernant la réforme de la justice prussienne, il devient évident qu'elle n'a été composée qu'après ce grand événement. Le Roi la fit représenter le 16 et le 18 mars 1748, le 2 juillet, le 5 novembre 1749, et le 25 juin 1750; mais elle n'a été publiée qu'après sa mort, d'abord dans les Œuvres posthumes du roi de Prusse (édit. de Bâle) 1788, t. IV, p. 349-427, et, depuis, dans le Supplément, t. I, p. 367-446. Nous reproduisons ce dernier texte, qui est conforme au premier, à quelques légères variantes près.

LIV. SYLLA, PIÈCE DRAMATIQUE EN TROIS ACTES.

Cette pièce est le texte français en prose de l'opéra de Graun (t. X, p. 200) qui porte le même titre. Cet opéra, traduit en italien par Tagliazucchi, poëte du Roi, fut représenté le 27 mars 1753, jour de naissance de la Reine-mère.

L'Auteur paraît avoir imité, dans plusieurs passages de ce drame, le Britannicus de Racine et le Cinna de Corneille.

L'autographe du Roi qui se trouve entre les mains des héritiers de feu Mme la comtesse d'Itzenplitz n'est qu'une ébauche.

Il existe plusieurs éditions de Sylla. Nous reproduisons celle qui a paru sous le titre suivant : Sylla, pièce dramatique, qui paraîtra à Berlin, sur le théâtre du Roi, le 27 mars, jour de naissance de S. M. la Reine-mère. Avec privilége du Roi. A Berlin, chez Étienne de Bourdeaux, libraire du Roi et de la cour, MDCCLIII, quarante-huit pages in-8. L'éditeur, Jean-Pierre Tagliazucchi, dit dans son avertissement Au lecteur, p. 4 : « Je me crois obligé d'avertir le lecteur que cet ouvrage est une production, ou plutôt le délassement d'un génie supérieur, qui a su se rendre familier tout ce qu'a de plus solide et de plus profond l'art de la guerre, les spéculations de la bonne philosophie, et les riches agréments des aimables Muses. M'ayant été remis, tel que je le donne au public, en prose française, » etc.

<XX>

LV. LE TEMPLE DE L'AMOUR, REPRÉSENTÉ POUR LES NOCES DE SON ALTESSE ROYALE MONSEIGNEUR LE PRINCE FERDINAND.

Le texte de cet opéra-comique a été traduit en italien par Tagliazucchi, et mis en musique par Agricola, compositeur de la cour. Le Temple de l'Amour (Il tempio di Amore) fut représenté pour la première fois dans l'orangerie de Charlottenbourg, le dimanche 28 septembre 1755, lendemain des noces du prince Ferdinand et de la princesse Louise de Brandebourg-Schwedt.

L'autographe, de douze pages à tranche dorée, se trouve aux archives royales du Cabinet (Caisse 365, L). La pièce était encore inédite.

APPENDICE. MÉROPE, OPÉRA EN TROIS ACTES.

Cet opéra était resté inconnu. Nous en donnons le texte tel que le Roi l'avait envoyé à Voltaire au commencement de l'année 1756. Le manuscrit fait aujourd'hui partie de la collection du comte de Suchtelen. Voltaire en parle dans ses lettres à ses amis; il écrit, entre autres, à d'Alembert, le 10 février 1756 : « Le roi de Prusse m'a fait l'honneur de mettre en opéra français ma Mérope. » Cet opéra, dont Graun avait fait la musique, fut représenté pour la première fois le 27 mars 1756, jour de naissance de la Reine-mère. Le Roi a conservé le texte de la tragédie de Voltaire presque mot à mot, ne retranchant et ne changeant que ce qui ne cadrait pas avec le caractère d'un opéra. Nous n'avons pas voulu supprimer cet essai toujours remarquable. Mais pour le distinguer des ouvrages du Roi, nous le faisons imprimer en petits caractères.

Berlin, le 7 août 1849.

J.-D.-E. Preuss,
Historiographe de Brandebourg.


X-a La lettre de Voltaire se trouve dans la collection de ses Œuvres, édition Beuchot, t. LVII, p. 343-346. Elle est sans date, et commence par les mots : « Sire, votre Épître d'Erfurt est pleine de morceaux admirables et touchants. »

XIII-a Voyez la lettre de Frédéric à Voltaire, de Wésel, le 2 septembre 1740. Voltaire dit dans sa lettre au Roi, du 3 août 1741 : « J'espère toujours que je serai assez heureux pour avoir une relation de ses campagnes, comme j'en ai une du Voyage de Strasbourg. »