<420>SYLLA.

Je respecte sa beauté, je respecte ses malheurs et sa vertu; je veux qu'elle aime Sylla sans être l'esclave du dictateur.

CHRYSOGONE.

Vous, qui régnez si impérieusement sur tous les citoyens, qui disposez de leurs biens et de leur vie, vous ménageriez une femme qui seule, à ce que vous dites, peut vous rendre heureux!

MÉTELLUS, à part.

Quels lâches conseils! quel traître! (à Sylla.) C'est par des violences pareilles, seigneur, que se perdirent les Tarquins. Craignez leur sort; que leur exemple vous éclaire.

SYLLA.

Je ne peux pas vivre sans elle. (à Métellus.) Allez, et préparez tout pour mon triomphe.

MÉTELLUS.

J'y cours.

AIR.

Ah! seigneur, domptez cette passion qui est sur le point d'embraser votre cœur. Dans ces moments d'ivresse, on ignore les extrémités où l'on peut se porter.

SCÈNE IX.

SYLLA, CHRYSOGONE.

CHRYSOGONE.

Eh bien, seigneur, connaissez enfin ceux qui vous sont attachés. Vous entendez ce Métellus, votre bras droit. Ce n'est pas vous qu'il sert,