<344>VERVILLE.

Si ce n'est que cela, la chose est faite. (à l'oncle.) Monsieur, tout est d'accord; voudriez-vous demander le consentement de la comtesse?

BARDUS.

Comment! cher ami, tu as réussi?

VERVILLE.

Comme vous le voyez; avec la patience, et connaissant la passion du jeune homme, je l'ai mené plus loin qu'il n'a pensé lui-même. L'on ignore souvent jusqu'où la passion est capable d'aller, et tel renonce par dépit au mariage, que l'amour y ramène.

BARDUS, à la comtesse.

Souffrez, madame, que je demande votre consentement au mariage de votre fille avec mon neveu. Vous savez que je l'avais destinée à mon fils; mais comme le ciel m'en a privé, et que je ne puis avoir de plus grande satisfaction que de voir réunie à ma famille la fille d'une personne que j'estime, j'espère que vous ne me la refuserez pas.

LA COMTESSE.

Quoique bien d'illustres personnes me l'aient demandée, je préfère, monsieur, votre alliance à toute autre, et je me trouverai heureuse si par là je puis contribuer à votre satisfaction.

LE MARQUIS.

Madame, je suis ravi de ce que vous daignez m'accepter pour votre gendre, et j'espère ....

BARDUS.

Mon neveu, je vous donne ma terre de Sainte-Marthe en dotation, et de ce jour je vous en cède les revenus.