<238>D'un noir brouillard, puant, infect et sombre,
Et va s'asseoir au milieu de cette ombre,
Part promptement pour trouver le sénat,
Des Polonais représentant l'État.
Elle vogua tout droit vers la Hongrie,
Et descendit au château d'Épérie.
Là se trouvaient de bigots palatins
Et de prélats une auguste assemblée,
Qui déploraient leurs malheureux destins,
Et la patrie aux Russes immolée,
Et leurs autels, et la religion.
« Que deviendra l'Église catholique?
Disaient les uns; l'enfer en action
Veut opprimer par un bras schismatique
Son seul appui, la persécution.
Qui désormais, adorant le ciboire,
Viendra chez nous à la confession?
A Nicolas le peuple fera gloire,
Et nos prélats, perdant le purgatoire,
O comble affreux d'abomination!
N'auraient donc plus de quoi manger ni boire! »
De ce discours pathétique et touchant
L'impression pénétra la Sottise.
« Il faut, dit-elle, il nous faut sur-le-champ
Trouver quelqu'un qui défende l'Église.
Adressons-nous au Turc; il est séant
D'unir pour nous la croix et le croissant,
Car Mahomet aimait le christianisme;
Chacun le sait, qui connaît l'Alcoran;
Et Mustapha, ce généreux sultan,
Maudit le Russe, en abhorrant le schisme.