<26>Mêler leurs noirs flambeaux aux foudres meurtrières,
Aux feux de la discorde, aux flammes incendiaire
Qui désolent ces bords :

Mes esprits, accablés d'une douleur perçante,
Ont entendu soudain une voix consolante,
Digne de les calmer,
Qui réveille en mon cœur, à ses chagrins en proie,
Un sentiment éteint d'espérance et de joie,
Lent à se ranimer.

Ainsi, quand l'aquilon par de fougueux ravages,
D'un pôle jusqu'à l'autre amassant les nuages,
Répand l'obscurité;
En perçant l'épaisseur de cette vapeur sombre,
L'astre éclatant du jour darde à travers cette ombre
Un rayon de clarté :

Ainsi, dans les horreurs du destin qui m'oppresse
La clarté reparaît, j'aperçois ma déesse,
J'entends ses sons flatteurs;
Elle ne sème point la crainte et l'épouvante;
Le Plaisir, l'Espérance, et leur troupe charmante,
Sont ses avant-coureurs.

Dans les airs je la vois, de cent bouches armée,
Faire en tous les climats de sa voix renforcée
Retentir les échos;
Je l'entends entonner la trompette guerrière,
Traçant dans un cartouche éclatant de lumière
Quelques noms de héros.