<4> de la Marche, en furent chassés par les Vandales, les Hénètes, les Saxons et les Francs; et Charlemagne eut bien de la peine à les subjuguer, en 780.a Ce ne fut que l'an 927 que l'empereur Henri l'Oiseleur établit des margraves dans ces pays, pour contenir ces peuples enclins à la révolte, aussi bien que leurs voisins, dont la valeur errante s'exerçait par des incursions et des ravages. Sigefroi, beau-frère de l'empereur Henri l'Oiseleur, fut, selon Entzelt, le premier margrave de Brandebourg, en 927. Ce fut sous son administration que les évêchés de Brandebourg et de Havelberg furent établis par l'empereur Othon Ier, et ce ne fut que vingt-huit ansb après qu'il fonda celui de Magdebourg.

On compte neuf races différentes de margraves de Brandebourg, depuis Sigefroi jusqu'à nos jours, savoir : celles des Saxons, de Walbeck, de Stade, de Plötzke, d'Anhalt, de Bavière, de Luxembourg, de Misnie, et enfin celle de Hohenzollern, qui subsiste actuellement.

Sous le gouvernement des Saxons, un roi vandale,c nommé Mistevoius, ravagea totalement les Marches et en chassa les gouverneurs. L'empereur Henri II reconquit ce pays de nouveau; les barbares furent battus, et Mistevoius y périt avec six mille des siens. Les margraves, pour être rétablis, n'en possédèrent pas plus tranquillement le Brandebourg : ils eurent des guerres à soutenir contre les Vandales et d'autres peuples barbares; et tantôt battus, tantôt battants, leur puissance ne s'affermit que sous Albert l'Ours, le premier de la race anhaltine, qui était la cinquième de celles des margraves. Les empereurs Conrad III et Frédéric Barbe-rousse l'élevèrent, le


a 789.

b Ce chiffre n'est pas exact, car les évêchés de Havelberg et de Brandebourg furent fondés en 946 et 949, et l'archevêché de Magdebourg, en 968.

c Ici, comme dans plusieurs autres endroits, et même dans les Œuvres de Frédéric publiées du vivant de l'auteur, t. III, p. 446, le Roi emploie Vandale pour Vénède (Wende). Plus loin, au commencement du traité De la Superstition et de la Religion, il paraît même vouloir désigner sous le nom de Vandales d'abord les Vénèdes, puis les Vandales proprement dits.