CLXXXXVII.
Les protestants de Hongrie, persécutés par les évêques catholiques du pays, avaient maintes fois depuis 1743 prié Frédéric II, comme protecteur du protestantisme, d'intervenir en leur faveur auprès de Marie-Thérèse. Frédéric II avait accédé à leur demande, mais sans résultat. Peu après la seconde guerre de Silésie, l'évêque de Vesprim avait même adressé à la reine-impératrice une invitation à détruire les hérétiques de Hongrie. Cet acte provoqua la lettre de Frédéric II au prince-évêque de Breslau, qu'il invite à s'opposer, de toute sa puissance ecclésiastique, à ces persécutions. Il ne lui cache pas, d'ailleurs, que des représailles pourraient bien être exercées par un Etat protestant contre ses sujets catholiques.
La vignette de Menzel montre l'aigle de Prusse étendant sur les siens la protection de ses ailes puissantes, et tenant dans sa serre nerveuse le sceptre surmonté de la main de justice. Devant le royal oiseau, les noirs corbeaux se dispersent, craintifs et croassants.