26. AU MÊME.
(Breslau) ce 11 (février 1759).
Je reçois votre lettre, mon cher mylord, et j'y vois votre départ pour Nice; je suis bien aise de vous envoyer en même temps un extrait de mes lettres d'Angleterre, par lequel vous verrez que j'ai heureusement réussi dans la commission que vous m'avez donnée. Je vous en fais mes compliments de tout mon cœur, en vous assurant que rien n'altérera l'estime que j'ai pour vous.
27. FRÉDÉRIC AU ROI D'ANGLETERRE.
Breslau, 6 janvier 1759.
Monsieur mon frère,
Votre Majesté ne désapprouvera pas si je lui écris aujourd'hui pour lui demander une faveur qui sera en même temps un acte de clémence de sa part. Je sais combien elle y est portée par sa générosité naturelle; ainsi, bien loin de lui faire de la peine, je crois lui faire plaisir en lui fournissant une occasion de plus à manifester sa bonté et sa miséricorde. Il s'agit de mon vieil ami, le frère du maréchal Keith qui a été malheureusement tué à Hochkirch. Il a suivi dans sa jeunesse, et plein de préjugés que ses parents lui inspiraient, le parti auquel sa famille a été autrefois attachée. Il sent lui-même combien, dans des temps de troubles et de discordes civiles, il est facile de s'égarer. Il implore la clémence de V. M., et lui demande pardon du passé, non pas pour rentrer en possession des biens qui lui ont été confisqués, mais pour être habile de pouvoir jouir d'une succession d'un de ses cousins qui vient de mourir depuis peu. Je suis sûr que V. M. voudra bien faire quelque chose pour lui; je me rends sa caution, et je suis prêt de répondre pour lui, d'autant plus que quiconque ne penserait pas comme moi sur les intérêts de