186. DU MÊME.
Berlin, 18 septembre 1744.
Sire,
La mort du prince Guillaumea m'a extrêmement frappé, et me fait toujours craindre pour V. M. On dit ici qu'un page de monseigneur le prince Henri a été tué à son côté. Au nom de Dieu, Sire, ménagez une santé dont la conservation intéresse tout l'État. J'en frémis, et je pleure les effets sinistres qu'un excès d'amour pour la gloire peut produire.
Hier on débita déjà la nouvelle de la prise de Prague; je la crois prématurée. Le public paraît fort content de la réponse à la déclaration de la cour de Vienne. Je l'ai lue avec plaisir; mais rien ne m'a tant frappé que la déclaration faite à l'Angleterre.
Il paraît une critique de l'Observateur hollandais; cette pièce occasionnera quelque altercation littéraire qui ne laissera pas d'amuser.
V. M. m'ordonne de l'entretenir de ma santé. Elle est toujours mauvaise, et je ne vois point jusqu'ici quelle prenne le train de devenir meilleure. Il faut souscrire aux volontés de la Providence. Dieu veuille seulement conserver V. M.!
J'ai l'honneur d'être, etc.
187. DU MÊME.
Berlin. 18 octobre 1744.
Sire,
On ne peut être plus sensible que je ne le suis à la paît que veut bien prendre V. M. à ma maladie, qui continue toujours. La prise de Prague,a l'heureux accouchement de madame la princesse,a sont des événements qui font diversion à l'impression que
a Voyez t. III. p. 63.
a Voyez t. III. p. 63 et 64. et p. 90.