52. DE M. DE SUHM. (No 6.)
Pétersbourg, 28 mai 1737.
Monseigneur
J'ai reçu avec une joie inexprimable l'adorable marque de souvenir que V. A. R. a bien voulu me donner par sa gracieuse lettre no 4. J'attendais pour y répondre le départ d'un courrier, désirant lui envoyer par cette occasion les mémoires ci-joints de l'Académie, en trois volumes reliés à l'anglaise.357-a Ce sera, monseigneur, s'il vous plaît, en attendant que je puisse vous envoyer l'autre ouvrage, dont je presse autant que possible l'édition.
Le départ du courrier me surprend; ainsi je serai obligé d'être laconique.
J'ose espérer que V. A. R. ne s'offensera point de la liberté que je prends de la prier de vouloir bien, dans sa réponse à celle-ci, faire un petit post-script allemand dans lequel elle me félicite en termes gracieux d'avoir trouvé ici un digne et véritable ami, et fasse briller sur ce sujet une étincelle du feu qui anime ses beaux et nobles sentiments. Je ne puis, par prudence, m'expliquer aujourd'hui plus clairement; tout ce qu'il m'est permis de vous dire, c'est que cet ami mérite parfaitement la bonne opinion que vous pouvez avoir de lui, et que j'espère le disposer peut-être au premier jour à vous rendre le service en question. <326>Vous comprenez du reste que mon intention est de montrer ce post-scriptum.
Ne sachant comment vous exprimer à la hâte tous les sentiments dont mon cœur est pénétré en s'occupant à vous servir, je ne puis mieux faire que de me jeter aux pieds de V. A. R., en la suppliant de ne jamais oublier et d'aimer toujours le fidèle serviteur qui ne vit et ne veut vivre que pour elle, etc.
357-a Trois mille écus.