<193> cette ville investie depuis le 16. Le prince Maurice y arriva le 25 avec un détachement d'infanterie, pour en faire le siége dans les règles. Les apprêts s'en firent, le canon arriva. M. de Bülow, que le maréchal Daun y avait établi en qualité de commandant, préféra la conservation de sa garnison à une défense qu'il n'aurait pu soutenir à la longue : il demanda à capituler, et la libre sortie pour ses troupes; ce qu'on lui accorda volontiers, parce que les troupes étaient fatiguées à l'excès, et la gelée si forte, que les pelles et les pioches ne pouvaient plus ouvrir la terre. Les ouvrages et les écluses de la ville furent rasés, pour que, si les ennemis s'en emparaient une seconde fois, ils ne pussent pas si vite la remettre en état de défense et en faire une place de guerre. Toute la cavalerie fut employée ensuite à former le blocus de Schweidnitz; on réserva le siége de cette place pour le printemps prochain. Le corps de M. de Zieten forma un cordon qui prit de Schmiedeberg par Landeshut, Friedland, Braunau, et se terminait à Glatz. Les troupes entrèrent le 6 de janvier en quartier d'hiver, et le Roi demeura à Breslau, pour veiller lui-même à tout, et pour préparer ce qui était nécessaire pour que l'armée rétablie et en bon état pût de bonne heure ouvrir la campagne prochaine.
Pour terminer tous les événements de cette année, il nous reste à rapporter ce qui se passa en Prusse entre MM. de Lehwaldt et d'Apraxin, et ce que firent les Suédois en Poméranie. Le maréchal Apraxin s'approcha au mois de juin des frontières de la Prusse. Il se trouvait à la tête de cent mille hommes : le gros de son armée marcha vers Grodno, capitale de la Lithuanie polonaise; M. de Fermor, avec un corps de vingt mille hommes, secondé de la flotte russe, mit le siége devant Memel. La ville fut rendue par capitulation le 5 de juillet. M. de Lehwaldt s'était proposé de défendre les bords du Prégel, et s'était campé à Insterbourg, d'où il observait M. d'Apraxin. Après la