V. LETTRE DE M. DE VILLIERS A SA MAJESTÉ LE ROI DE PRUSSE.
De Dresde, le 4 décembre 1745.
Sire,
Je reçus, le 3 du courant, les ordres de Votre Majesté du 1er; et, pour m'y conformer sans perte de temps, je priai les ministres d'État, chargés du soin de ce gouvernement pendant l'absence de leur souverain, de s'assembler.
Je leur fis rapport des déclarations de Votre Majesté touchant le rétablissement d'une parfaite harmonie entre les deux cours : et dans cet instant je reçois de leur part la déclaration ci-jointe. J'ose avancer, Sire, que j'ai fait tout ce qui a dépendu de moi pour qu'elle fût conforme aux désirs que Votre Majesté a daigné me marquer, non seulement pour le rétablissement d'une amitié solide entre les deux cours, mais aussi pour remettre la tranquillité en Allemagne, et que l'intention de cette cour répond parfaitement à ces principes.
Il faut que j'avoue à Votre Majesté que je ne suis pas autorisé de garantir formellement cette déclaration au nom du roi mon maître, n'ayant des instructions que de m'exercer avec toute l'activité possible pour exhorter cette cour à consentir elle-même à la convention signée<218> à Hanovre le 26 d'août (nouv. style) 1745, et à persuader celle de Vienne de l'accepter. Je ne saurais les outrepasser; mais je peux déclarer que le roi mon maître n'a rien plus à cœur que de voir l'accomplissement de cette convention.
Je peux aussi ajouter que je suis convaincu que le roi de Pologne est sincèrement intentionné d'y accéder purement et simplement, et de vivre dans une parfaite amitié avec Votre Majesté. Si c'est trop présumer que d'offrir mes sentiments, je pèche par trop de zèle.
Je sens que je ne saurais mieux montrer que par le silence, la vénération avec laquelle je suis,
Sire,
de Votre Majesté
etc. etc.
Villiers.