<43> ignorant vous propose. Vous le confondrez peut-être, fondé sur l'autorité des d'Olivet, des Quarante, et de toute la république.
Quand la mort, qu'ils ont bravée,
Dans cette foule abreuvée
Du sang qu'ils ont répandu, etc.
Dans cette foule abreuvée, amphibologique; est-ce la mort ou la foule qui est abreuvée? J'entends bien votre idée; mais un grand poëte comme vous ne doit point avoir recours à un commentaire pour expliquer sa pensée.
Ve strophe. Je fus battu à Hochkirch, le moment que ma digne sœur expirait.
VIe strophe, admirable; VIIe, VIIIe, excellentes; IXe, de même. La dernière partie de la Xe ne répond pas au commencement.
La stupide ignorance, les Midas, les Homère, les Zoïle sont étrangers au sujet de l'ode, et ne servent là que de remplissage. Il s'agit de ma sœur, et non d'Homère ni de Zoïle.
Strophe XIe, bonne; XIIe, qui font des cours les plus belles, infâme cheville. Le sens finit, qui font des cours; les plus belles n'est qu'un remplissage sans beauté, digne de Mévius, et non pas de Virgile. Cela demande absolument une correction, cela est lâche et faible.
Strophe XIIIe :
Du temps qui fuit toujours tu fis toujours usage;
la répétition de toujours est sans grâce. Si moi, écolier, je devais corriger ce vers, je suerais sang et eau; mais Voltaire n'est pas Voltaire en vain. C'est à lui à y donner plus de force. Lueur obscure, plus affreuse que la nuit; cela est digne des ténèbres visibles de Milton, dont l'auteur de la Henriade s'est tant moqué.
Les strophes XIVe et XVe sont admirables.
Je crois vous voir à la lecture de ma lettre. Quel écolier! direz-vous; qu'il fasse premièrement de bons vers, et qu'ensuite il se mêle