<116> lui fournit tout naturellement l'occasion de traiter le dogme de l'immortalité de l'âme, qu'ils révoquaient en doute. Il continue par faire voir la supériorité de la doctrine et de la morale de Jésus-Christ à la leur; il effleure ensuite légèrement la comparaison des pharisiens et des scribes avec les pontifes et les évêques de l'Eglise romaine, et il conclut son discours par une exhortation à tous ceux qui sont revêtus de quelque autorité de n'en jamais abuser, mais de s'en servir conformément aux lois de Dieu et aux lois humaines.
La mort de M. Forneret,a dont il était chargé de faire l'oraison funèbre, lui a fourni en même temps l'occasion de faire, le plus beau panégyrique du monde. M. Forneret est bien heureux d'être tombé en de pareilles mains; je le trouverais un très-grand homme, n'eût-il eu que le quart des vertus et des belles qualités que M. de Beausobre lui approprie. Par l'attention que j'ai eue à ce sermon, vous pouvez juger qu'il m'a beaucoup plu.
M. de Beausobre a l'air d'un docteur de la loi; il enseigne avec une noble hardiesse; l'on voit qu'il est maître de la matière qu'il traite. Quoiqu'il ait près de quatre-vingts ans, il joint une belle parrhésie à une éloquence achevée, et la justesse des expressions à la force du raisonnement; il serait à souhaiter que quinze lustres passés ne l'eussent pas privé des dents, ce qui fait qu'il a de la peine à prononcer distinctement, et que les auditeurs sont obligés de prêter une double attention à son discours. Après tout, c'est le plus grand homme qu'il y ait dans le pays, et qui mérite certainement qu'on l'entende et qu'on l'admire. Quelle finesse de pensées! quels tours arrondis! et le tout amené et conduit avec toute l'adresse du monde à ses fins.
Comme vous le connaissez particulièrement, vous me ferez un grand plaisir de lui dire que je me range du côté de ses admirateurs, et que son discours non seulement a frappé mon esprit, mais que mes oreilles ont eu leur part à ce plaisir, ayant été flattées d'une manière
a Pasteur et conseiller du consistoire.