<193> commencement d'hydropisie, qui l'obligea de quitter l'armée; et le reste de cette campagne se passa en marches et contre-marches, d'autant moins décisives, que le Rhin séparait les Français et les Impériaux.
En Italie, les Français prirent Tortone, battirent le maréchal de Mercy à Parme, et s'emparèrent de presque toute la Lombardie. Cependant le prince de Hildbourghausen fournit au maréchal de Königsegg le projet de surprendre l'armée française, qui était campée sur les bords de la Secchia; ce qui s'exécuta de façon que Coigny et Broglie furent attaqués de nuit, surpris, et chassés. Le roi de Sardaigne répara leur faute par sa sagesse, et les alliés remportèrent la victoire de Guastalla sur les Autrichiens.
Don Carlos entra en même temps dans le royaume de Naples, et en reçut l'hommage. Montemar affermit son trône par le gain de la bataille de Bitonto. Visconti et les Autrichiens furent chassés de ce royaume; et Montemar passa de la conquête de Naples à celle de la Sicile : il prit Syracuse, et se rendit maître de Messine, qui capitula après avoir fait une assez bonne défense.
En Lombardie, les Autrichiens furent encore battus à Parme; et sur le Rhin, la campagne fut plus stérile que l'année précédente. L'armée impériale fut augmentée par un secours de dix mille Russes. L'inquiet Seckendorff obtint du prince Eugène un détachement de quarante mille hommes, avec lequel il marcha sur la Moselle. Il rencontra l'armée française auprès de l'abbaye de Clausen : la nuit sema la confusion et l'alarme dans les deux camps; et les troupes chargèrent des deux parts, sans qu'il parût d'ennemis. Le lendemain, Coigny repassa la Moselle, et se campa sous Trèves. Seckendorff le suivit; et les deux généraux apprirent, dans ce camp, que les préliminaires de la paix entre l'Empereur et le roi de France étaient signés.
Cette négociation avait été conduite secrètement entre le comte