<3>sions de chaque famille certaines et assurées; les lois régnèrent seules, et tout le monde put vivre en paix sous leur abri.
Quelques soins que le feu roi se fût donnés pour régler et arranger les finances de l'État, il n'avait pas pu tout faire : il n'eut ni le temps ni les moyens d'achever un aussi grand ouvrage; et ce qui restait à perfectionner était immense, tant pour les terres à défricher, que pour les manufactures à établir, le commerce à étendre, et l'industrie à encourager. Les premières années du règne du Roi se passèrent dans la guerre, et il ne put tourner son attention sur l'intérieur, qu'après avoir pacifié l'étranger.
Il y avait le long du cours de l'Oder, depuis Swinemünde jusqu'à Cüstrin, de vastes marais incultes, qui peut-être avaient été sauvages de toute antiquité : on forma un projet pour défricher cette contrée. On tira un canal de Cüstrin jusqu'à Wrietzen, qui saigna ces terres marécageuses, où deux mille familles furent établies. On continua ces entreprises de Schwedt jusqu'au delà de Stettin, où douze cents familles trouvèrent une vie aisée et abondante; cela forma une nouvelle petite province que l'industrie conquit sur l'ignorance et la paresse. Les fabriques de laine, qui étaient assez considérables, manquaient cependant de fileurs; on en fit venir des pays étrangers, et l'on en forma différents villages de deux cents familles chacun. Dans le duché de Magdebourg c'était un usage immémorial que les habitants du Voigtland vinssent y faire la récolte, après quoi ils s'en retournaient chez eux. Le Roi leur donna des établissements dans le duché, et en fixa par là un grand nombre dans ses États. Par les différentes opérations que nous venons de rapporter, le pays augmenta pendant cette paix de deux cent quatre-vingts villages qui y furent nouvellement établis.
Le soin des campagnes ne fit pas négliger celui des villes. Le Roi en bâtit une nouvelle qui est un port en même temps sur la Swine