<242> des collines qui n'étaient dominées d'aucun côté. Le maréchal Daun retourna le même jour dans son ancien camp, et il ne parut pas qu'il eût gagné la victoire. Les Prussiens perdirent, comme nous en avons touché quelque chose, des personnes dignes par leur grand mérite d'être regrettées, le maréchal Keith, le prince François de Brunswica et M. de Geist;a presque tous les généraux eurent des contusions ou des blessures : le Roi, le margrave Charles, et tant d'autres qu'il serait trop long de nommer. Nous perdîmes trois mille hommes, la plupart d'infanterie, et il ne nous resta du nombre des prisonniers que nous avions faits sur l'ennemi, qu'un général, nommé Vitteleschi, et sept cents hommes.
Durant que tout ceci se passait en Lusace, MM. de Ville et de Harsch tenaient Neisse étroitement bloqué; on était informé qu'un train d'artillerie de cent canons et de quarante mortiers devait partir d'Olmütz pour se rendre en Silésie. En combinant avec ces préparatifs l'effet qu'une victoire gagnée produit sur l'esprit des Autrichiens, il était facile de prévoir que le siége de Neisse en serait la suite. Cette place était trop importante pour que le Roi n'employât pas tous les moyens imaginables pour la sauver; cependant on ne pouvait en faire lever le siége qu'en marchant en Silésie avec une armée. Le point de la difficulté était de ne point déranger les affaires d'un côté pour les redresser d'un autre. Enfin, sur la nouvelle que les Russes avaient abandonné Stargard, et dirigeaient leur marche par Reetz et Callies sur la Pologne, le Roi prit les mesures suivantes : il attira à lui le
a Frédéric-François duc de Brunswic-Wolfenbüttel, né le 8 juin 1732, frère cadet du prince Albert qui fut tué à la bataille de Soor. Il était général-major, et depuis le 26 décembre 1745, chef du régiment d'infanterie no 39.
Charles-Ferdinand baron Hagen de Geist devint général-major le 3 janvier 1757. Voir t. III, p. 154.
En énumérant les pertes faites à la bataille de Hochkirch, le Roi a oublié de mentionner le général-major Hans-Gaspard de Krockow, chef du régiment de cuirassiers no 1, qui mourut de ses blessures à Schweidnitz, le 25 février 1759.