<194> de Wied et le sieur du Theil. Ils étaient convenus qu'Auguste serait reconnu roi de Pologne par la France; que Stanislas renoncerait à toutes ses prétentions à cette couronne, en faveur du duché de Lorraine, dont il jouirait, et qui serait réversible à la France après sa mort; qu'en échange de cette cession, on donnerait au duc de Lorraine, gendre de Charles VI, la Toscane en dédommagement. De plus, l'Empereur reconnut Don Carlos roi des deux Siciles, et il reçut le Parmesan et le Plaisantin pour équivalent de cette perte. Il fut encore obligé de céder le Vigevanasc au roi de Sardaigne; en faveur de quoi, Louis XV lui promit la garantie de la pragmatique sanction.
L'Empereur et la France firent cette paix sans consulter leurs alliés, dont ils négligèrent les intérêts. Le Roi se plaignit de ce que la cour de Vienne n'avait pris aucune mesure avec celle de Versailles pour assurer la succession de Berg.
Ce prince s'était remis de son hydropisie; mais ses forces étaient si énervées, que son corps ne secondait plus les intentions de son âme. Il eut cependant le plaisir de voir prospérer une nouvelle colonie qu'il avait établie en Prusse dès l'année 1732. Il était sorti plus de vingt mille âmes de l'évêché de Salzbourg, par zèle pour la religion protestante. L'évêquea avait persécuté quelques-uns de ces malheureux avec plus de fanatisme que de prudence : l'envie de quitter leur patrie gagna le peuple, et devint épidémique; cette émigration se fit, à la fin, plutôt par esprit de libertinage que par attachement à une secte. Le Roi établit ces Salzbourgeois en Prusse; et, sans examiner les motifs de leur désertion, il repeupla par ce moyen des contrées que la peste avait dévastées sous le règne de son père.
La guerre générale était à peine finie, qu'il en survint aussitôt une nouvelle; elle s'alluma aux extrémités de l'Europe et de l'Asie. Les
a L'archevêque comte de Firmian.