<15> qu'aux vertus guerrières, son estime aux talents de l'esprit et à ces vertus qui, élevant l'homme presque au-dessus de sa condition, lui font fouler ses passions sous les pieds, et le rendent bienfaisant, généreux et secourable.

Albert Achille réunit donc ses possessions de Franconie à l'Électorat, par l'abdication de son frère, en 1470. Après avoir pris la régence, il fit un traité de confraternité, l'an 1473, avec les maisons de Saxe et de Hesse, qui réglait entre elles la succession de leurs États, en cas qu'une de leurs lignes vînt à s'éteindre. La même année, il ordonna de sa propre succession entre ses fils : l'Électorat tomba en partage à Jean, dit le Cicéron; le second de ses fils eut Baireuth,a et le cadet, Ansbach.b Albert abdiqua enfin l'électorat, en 1476, en faveur de Jean le Cicéron.c Sa fille Barbe, qui épousa Henri, duc de Glogau et de Crossen, fit passer ce dernier duché à la maison de Brandebourg. Son contrat de mariage portait qu'au cas que le duc Henri vînt à mourir sans enfants, l'Électeur serait en droit de lever annuellement cinquante mille ducats sur le duché de Crossen. Le cas vint à échoir : Jean le Cicéron se mit en possession de la ville de Crossen, et maintint cette acquisition. Le troisième filsd d'Albert Achille, Frédéric le Vieux, margrave d'Ansbach, fut le grand-père de ce George-Frédérice qui reçut le duché de Jägerndorf du roi de Bohême. Il n'est pas inutile de rapporter, à cette occasion, que ce duc George d'Ansbach et de Jägerndorf fit un contrat avec les ducs d'Oppeln et de Ratibor, par lequel les survivants hériteraient de ceux qui mourraient sans enfants. Ces deux ducs ne laissèrent point de lignée, et George recueillit la succession de ces duchés. Depuis, Ferdinand, frère de


a Ansbach.

b Baireuth.

c L'Électeur n'abdiqua pas; il se déchargea seulement des soins du gouvernement sur son fils aîné.

d C'était le second fils.

e Il faut lire : « le père de ce George le Pieux. » Voyez, Rentsch, p. 127 et 131.