12705. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.
Leipzig, 28 février 1761.
Je manque encore de vos nouvelles depuis le 10 de ce mois, qui ont été les dernières qui me sont arrivées. C'est en attendant que je suis bien aise de vous faire observer que, par le bon succès que, grâce au Ciel! l'expédition du prince Ferdinand a eu jusqu'à présent, il n'en saurait manquer que le ministère anglais ne trouve beau jeu et se voie<244> moins gêné relativement à ses négociations pour constater la paix avec la France.
Quand vous combinerez à cela les déclarations ministériales que la France a fait faire aux cours de Pétersbourg et de Stockholm, en leur expliquant la nécessité de revenir à une pacification générale244-1 — dont je ne doute pas que mon ministre le comte Finckenstein ne vous ait pas instruit —, il ne faut presque pas douter que l'Angleterre ne saurait pas aisément parvenir à sa paix et même à des conditions avantageuses et honorables à elle tout comme à ses alliés.
C'est en conséquence de ceci que j'augure que, si les ministres anglais ont véritablement l'envie de pacifier les choses, ils ne sauront attraper à cela un moment plus favorable que le présent pour y réussir avec la France. Ce qui, une fois fait, influera tant aux deux cours impériales qu'elles se presseront également à la suite pour sortir incessamment aussi de la guerre.
Mais si les ministres anglais laisseront passer ce moment, sans en profiter, il n'y a guère apparence qu'ils le rattraperont, au moins aussi avantageux que le présent. J'abandonne à votre dextérité les insinuations que vous voudrez leur en faire.
Jusqu'ici, Dieu merci, les opérations vont à merveille. Je me flatte que cela fera plaisir en Angleterre, d'autant qu'il ne manquait plus que cela pour couronner l'œuvre.
Federic.
Nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.
244-1 Vergl. Schäfer, a. a. O., Bd. II, Abth. 2, S. 192 ff.